BloodRayne
2.7
BloodRayne

Film de Uwe Boll (2005)

Généralement, sauf en cas de grosse colère suite à une maltraitance cinématographique, je n'aime pas trop parler des films que j'ai trouvé mauvais. Ils m'ont déjà fait perdre une heure et des broquemolles, c'est suffisant, non ?
Mais là, je sais pas, c'est pas pareil, il faut que j'exorcise ces étranges 98 minutes.
Pas assez mauvais pour entrer dans la catégorie prestigieuse des vrais nanars, pas (vraiment pas) assez bon pour basculer dans le film d'action lambda, BloodRayne se contente de flirter avec la médiocrité crasse, et il le fait bien.
La jolie Kristinna Loken, déjà, est aussi expressive qu'une chaussette même pas sale, brame sans conviction de la même façon, qu'elle soit en train de baiser, se faire torturer ou hurler de chagrin. Durant tout le film, elle trottine comme un gosse de deux ans et demi à qui on aurait mis des chaussures trop petites et inversé la gauche et la droite par simple méchanceté, et fait montre d'autant d'agilité durant les phases de combat. Du coup, les quelques acrobaties disséminées dans le film sortent de nulle part et tranchent tellement avec le reste qu'on y croit encore moins. Elle est aussi à l'aise dans son rôle qu'un obèse dans un T-shirt trop court, et ne tire son épingle du jeu que lorsqu'elle fait danser sa jolie poitrine lors de la scène de baise...
C'est triste. Est-ce une mauvaise actrice ? Peut-être... Mais pas sûr, car au sein du casting, on reconnait vaguement quelques têtes pas trop inconnues, généralement des acteurs sur le retour, comme le superbe Udo Kier qui malgré son physique réussit à répandre presque autant de fadeur que Kristinna.
Machine Rodriguez (j'ai oublié son prénom) est égale à elle-même et a en plus l'air de fermement s'emmerder, mais la palme revient à... Meat Loaf et sa coupe mulet qui a un peu trop repoussé, et blond, mais blond!! Performer de l'extrême, il se vautre dans une orgie de non-sensualité où les demoiselles dénudées semblent elles aussi s'ennuyer, pseudo dandy trop nourri qui s'est trompé de coupe, de couleur de cheveux et de carrière, mais dont l'anti performance représente, assez tristement, une des meilleures attractions du film.
Mais il doit partager la palme avec Michael Madsen, qui s'avère aussi à l'aise que Kristinna dans les scènes d'action, porte aussi une nuque longue, et réussit à oublier de faire semblant d'avoir mal quand il se fait tuer (oups, spoiler, désolé).
Et je ne parlerai même pas de Ben Kingsley...
Le fait que tout le casting ait l'air d'être en train de bouder, comme des gosses devant une interro surprise la dernière heure de cours avant les vacances de Noël, donne une ambiance pour le moins cohérente à l'ensemble. Heureusement, puisque le concept de continuité n'est pas de ceux en lesquels Uwe Boll croit, et il oscille entre une esthétique de téléfilm M6, quelques pointes de sous Underworld (donc underunderworld), un peu de Vampire Diaries, et quelques scènes gore tellement réussies comparativement au reste qu'elles semblent faire partie d'un autre film, et au final cassent l'immobilisme des scènes d'action en y insufflant un dynamisme qui déséquilibre ce mariage idéal entre maladresse et ennui.

Une paire de seins, quelques scènes gore, une actrice qui boitille, Meat Loaf blond Michael Madsen qui boude et refuse de faire le mort...et Udo Kier
Liste exhaustive des arguments de vente du film.

A éviter évidemment, mais bizarrement, je n'arrive pas à vraiment détester ce film, presque touchant de maladresse. Je ne sais pas, peut-être que je me fais vieux...
toma_uberwenig
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le 11 oct. 2012

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toma Uberwenig

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