Critique spécialisé dans le cinéma de genre et rédacteur en chef du magazine Fangoria, le canadien Chris Alexander réalise avec Blood for Irina son premier petit film d'horreur indépendant. A la fois film de critique, œuvre à haute prétention artistique et auteurisante voir pédante, premier film au budget minimal, Blood for Irina se révèle surtout au bout d'à peine dix minutes être une purge cinématographique absolument insupportable.


Si le film s'étire péniblement sur 70 minutes en revanche le script n'est même pas digne d'un court métrage et tiendrait facilement au dos d'un timbre poste tout en laissant assez de place pour y ajouter les dialogues et quelques annotations. C'est bien simple le film ne raconte strictement rien si ce n'est les errances d'une femme vampire qui va croquer une prostituée laquelle va de ce fait prendre sa place .


Le seul vrai point positif du film c'est que comme après avoir agonisé dans d'interminables souffrances on est content lorsque le film se termine. Pour le reste c'est une grosse sensation de vide cosmique qui se dégage car même avec une durée aussi réduite, quand on a strictement rien à raconter il faut fatalement meubler et passer le temps. Du coup Chris Alexander nous balance des plans fixes interminables de poignée de porte, de pomme de douche, de sac plastique accroché dans un arbre, de coin de chambre, d'un tuyau qui coule, d'une main posé sur un écran de télévision et au summum de l'action de sa femme vampire qui marche au ralenti d'un point A jusqu'à un point B. Dire que le film est chiant serait un bien doux euphémisme tant l'ennui absolument mortel qu'il suscite vous plonge dans un semi coma léthargique. Presque totalement muet, le film ne comporte pas plus de dix lignes de dialogues pseudo philosophique en voix off que l'héroïne débite d'une voix monocorde avec des intonations de robots en fin de batterie du style « Je suis le sang « Le monde est un siphon » « Je me souviens ».... Car en plus d'être monstrueusement chiant on sent derrière tout le film le poids d'un réalisateur pédant insupportable qui se la pète à filmer une vampire qui vomit du sang avec le point de vue objectif d'un siphon de lavabo. Blood for Irina est un film vraiment insupportable qui n'existe que pour et par le pseudo nombrilisme branchouille de son auteur. Le film ressemble un peu à un Jean Rollin sous Lexomil sans poésie, sans humour involontaire, sans histoire, sans candeur, sans univers et sans nichons, c'est dire à quel point il ne reste strictement rien à défendre.


Je ne connais pas la plume de Chris Alexander , ni la teneur de ses critiques, mais ce qui est certain c'est que tous les réalisateurs de films de genre devraient avoir un exemplaire du DVD de Blood For Irina en stock chez eux pour pouvoir le renvoyer au bonhomme lorsque ce dernier se permettra de critiquer leur travail .Et puis le film pourra toujours servir comme somnifère un soir d'insomnie.

freddyK
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le 9 janv. 2022

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