J'étais jusqu'à présent assez froid à l'égard du cinéma de Paul Thomas Anderson. J'avais apprécié There Will Be Blood et Phantom Thread principalement pour le talent de Daniel Day-Lewis, qui crève l'écran et mes deux rétines à chacune de ses performances. Inherent Vice a en revanche été une plaie insupportable, qui m'avait endormi au bout de vingt minutes (comment peut on faire un film aussi soporifique après Boogie Nights ?).
Pénétrons dans le vif du sujet (humour peu subtil), ce film m'a fait penser dans un premier temps aux Affranchis de Scorsese. Tout y est, le gamin déscolarisé (Mark Wahlberg) qui se fait embarquer par une bande d'adultes afin d'y pratiquer des activités douteuses, le "colonel", version assez fade de Polly et De Niro, figure paternel, personnifié ici par le génial Burt Reynolds. Le déroulement du film est dans un premier temps assez "Scorsesien" (l'ascension, le sommet et la chute). C'est d'ailleurs l'un des rares défauts du film, il est assez prévisible. La fin est cependant assez surprenante, avec un passage digne d'un film d'Aronofsky.
Les acteurs sont tous géniaux, Julianne Moore est tristement belle, Mark Wahlberg joue à merveille l'arriviste et le connard. La palme étant décernée à Phillip Seymour Hoffman, qui malgré sa passivité, arrive à faire éprouver de l'intérêt au spectateur, serait-il un acteur ?
Ce film se résume grossièrement en une chose, les années 70 se prenant de plein fouet les années 80. Le sexe se heurtant à la drogue, ne sniffez pas, baisez.