I like simple pleasures, like butter in my ass, lollipops in my mouth.

Pour sa 2e réalisation, Paul Thomas Anderson s'offre un casting hyper solide et conquiert le monde avec Boogie Nights qui, au passage, révélera Mark Wahlberg au grand public.


Malgré un sujet plutôt casse-gueule, le film d'Anderson est une véritable réussite et un plaisir à regarder. En effet, il dispose de moments fendards, notamment durant l'ascension de Dirk Diggler, je pense par exemple au passage dansé super kitch dans la discothèque qui m'a plié de rire, ou encore lorsque Dirk dévoile le matos pendant le premier tournage et que tout le monde capote dessus. Loin d'être les seuls instants comiques, ce sont toutefois les symboles d'un casting qui s'est visiblement éclaté à tourner le film, bien que le résultat final n'ait pas satisfait tout le monde (n'est-ce pas Burt ?).
A propos du casting, je rappelle son côté impressionnant: que de têtes connues ! Trop même pour les lister dans la critique. C'est ici une garantie de qualité, du premier au dernier rôle. A ce titre, j'ai retenu certains rôles plus que d'autres: John C. Reilly et Philip Seymour Hoffman n'ont cessé de me faire rire durant toute la première partie du film, et maintiennent le niveau lors de la seconde, bien que Hoffman y soit plus en retrait. Malgré tout, on ne peut pas s'empêcher d'imaginer ce qu'aurait été le film avec Leonardo DiCaprio à la place de Mark Wahlberg puisqu'il a décliné au dernier moment alors qu'il avait initialement accepté le rôle, pris par le tournage de Titanic. C'est d'ailleurs lui qui suggérera le nom de Marky Mark.


Toutefois, Boogie Nights, ce n'est pas que des scènes funs sur de la musique disco. Il y a une vraie qualité d'écriture et on assiste à l'ascension de D.D. avant d'être témoin de sa chute, le côté dramatique du film gagnant en puissance grâce au contraste avec la partie précédente. Le personnage a une vraie profondeur, et bien que sa situation familiale soit finalement vite évoquée, elle justifie son attitude et permet de comprendre ses agissements aussi bien dans la phase ascendante que dans la phase descendante de sa carrière.
Le récit d'Anderson a pour force sa cohérence, mais également sa mise en scène. Les mouvements de caméra sont fluides et agréables à l’œil. Le réalisateur nous gratifie même de quelques beaux plans-séquences qui nous prouvent une fois de plus sa maîtrise. Je pense notamment à l'ouverture du film, à celui du Nouvel An 1980, mais aussi au dernier dans la maison de Jack. Enfin, notons qu'Anderson parvient à éviter la censure sans que ça ne soit trop grossier. Un film sur le porno qui ne doit pas trop en montrer pour être vu du grand public, ce n'était pas chose aisée aux USA et le réalisateur réussit son pari.


Pour la partie négative, parce que je suis un gros rabat-joie, on regrettera que la partie ascendante de la carrière de Diggler soit composée en grande partie de passages musicaux durant lesquels on ne voit que des moments symbolisant son succès. Comme la B.O. est absolument géniale et que de toutes façons il faut bien avancer dans le temps, on pardonne ce manque d'approfondissement. Également, je trouve dommage qu'on n'assiste pas vraiment à la rédemption mais, là aussi, on ne pouvait pas prolonger davantage le film qui fait déjà 2h35.


Un film à voir donc, avec un casting MONSTRUEUX et une B.O. qui vous fera vous tortiller sur votre canapé.

Créée

le 6 janv. 2015

Critique lue 330 fois

8 j'aime

Jake Elwood

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