Critique initialement publiée sur Le Con, le Culte et les Ecrans
Le sexe et le cinéma. Une fratrie indissociable qui à toujours évolué, l’un inspirant l’autre, l’autre codifiant l’un. Du 7ème art au 7ème ciel il n’y a qu’un pas et Paul Thomas Anderson compte avec boogie nights retracer une grosse décennie du cinéma porno américain.
Pour ce faire il utilise Mark walhberg, jeune serveur aussi neuneu que monstrueusement membré qui croisera la route de Burt Reynolds, un mania du cinéma porno à qui tout réussi.
Par ce prisme voltairien de candide au pays de la luxure, PTA développe une galerie de personnages hauts en couleurs et surtout terriblement ambivalents : d’un Phillip Seymour Hoffman timidement gay à Don Cheadle roi se la stéréo en passant par William H Macy , tous sonnent juste et livre une performance impeccable.
Niveau mise en scène les plans séquences brillantissime s’enchaînent avec brio, les plans durent pile ce qu il faut, pas une seconde de trop ni une qui manque, bref le sens de l’image et surtout du rythme sont bien la. On pourra certes rester insensible au déploiement technique mis en place voir s’énerver de cette perfection sans doute un peu vaine mais ce serait passer à côté d’une grande histoire.
Véritable Barry Lyndon des temps modernes , boogie nights est une ascension, un émerveillement suivi d une descente aux enfers pour ses héros comme pour le média qu il analyse. De la drogue à la montée de la vidéo en passant par l évolution du cinéma x qui se vautre dans les castings crade, On assiste impuissant à la fin d’une ère…mais aussi la fin d’un rêve pour Mark la grosse Bite.
La fin est prodigieuse de maîtrise , avec un monologue Shakespearien en diable renvoyant mark à ce qu’il est : un sexe.
On est bouleversé, épuisé et comblé par 2h30 de pur cinéma qui non content de réfléchir sur lui même réussi le tour de force de nous faire pleurer sur un plan d’une bite…Et quel plan.