Aussi étrange que cela puisse paraître, cette comédie lourdingue m'a fait penser à ce chef d'oeuvre du roman épistolaire que l'on doit à Montesquieu. Si vous voulez savoir pourquoi, lisez la suite. Borat est un film grotesque, lourdingue, à l'humour pipi-caca qui ferait hurler de rire le premier imbécile venu. Ce film malgré tout, m'a fait penser à l'ouvrage de Montesquieu, car même si ce dernier est dépourvu de blagues scatologiques, il existe selon moi certains points communs. Borat, comme Usbek, vient d'un pays oriental, nommé, mais qui est en fait complètement imaginé par leur auteur (le premier quart d'heure de Borat au Kazakhstan est hilarant). Ensuite, les deux personnages servent à dénoncer les moeurs et les pratiques de la France du XVIIIème siècle d'une part et des Etats-Unis du début du XXIème siècle en ce qui concerne Borat. Borat Sagdiyev est journaliste pour la télévision du Kazakhstan et son pays l'a envoyé aux US & A afin d'en apprendre plus sur ce grand pays.
Pris au premier degré, ce film est révoltant, à la fois par sa débilité et par les propos qui y sont tenus. Borat est en effet Misogyne, raciste et stupide. Les séquences tournées aux US & A le sont d'ailleurs en grande majorité en caméra cachée, les gens auxquels Borat s'adresse pensent vraiment être en face d'un journaliste Kazakh venu faire un reportage sur les USA. C'est là où le film en est presque intéressant, c'est quand on voit l'hypocrisie et les réactions hallucinament complaisantes de ces gens piégés face aux propos antisémites, sexistes et violent que Borat tient devant eux. Quand Borat rend visite à tes pentecôtistes, on est plié devant le ridicule de leur intégrisme, mais aucun commentaire ne vient souligner cette dénonciations et eux-mêmes pourraient voir le film au premier degré sans être choqués de la façon dont on les décrit. Le plus terrible dans ce film, c'est que ces scènes ont vraiment eu lieu, que ces gens ont vraiment eu ces réactions. Quand Borat veut s'acheter une voiture et qu'il demande au vendeur si la voiture sera abîmée s'il fonce sur une famille de gitans, le vendeur, loin de s'offusquer lui assure que le véhicule est à tout épreuve. Pire, quand il lui demande à quelle vitesse il doit rouler pour être sûr de les voir mourir, le vendeur lui réponds sans sourciller "vers 60 km/h".
Autre scène absolument hallucinante, lorsque Borat est au Texas et se mêle à un rodéo, un vieux cow boy lui conseille de raser sa moustache car cela lui donne l'air d'un musulman, ce qui conduit les gens à se demander s'il a une bombe cachée sous sa veste.
La pire scène selon moi, est celle où Borat entre dans une armurerie pour s'acheter un revolver afin de "se protéger contre les juifs". L'armurier refuse de lui vendre l'arme uniquement au moment où il s'aperçoit que Borat n'est pas américain.
Ce film est donc un film très trash, qui peut même se révéler dangereux s'il est pris au premier degré. C'est un film drôle, le choc des cultures, depuis Montesquieu, c'est une recette qui marche. C'est aussi un film terrifiant quand on voit l'incompréhension totale du monde extérieur, l'hypocrisie face aux étrangers, le fanatisme et le racisme dont font preuve les interlocuteurs de Borat.

Le film se termine juste avant de s'essouffler au bout d'une heure vingt et se clôt par une tentative de kidnapping de Pamela Anderson. Derrière Borat se cache Sacha Baron Cohen, comédien anglais à qui l'on doit aussi Ali G.
Borat, un film qui peut donner la nausée, aussi bien pour la scène où Borat et son ami obèse se courent après en battant, entièrement nu dans un hôtel que pour les raisons expliquées plus haut.
MisterPH
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le 14 sept. 2012

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D'autres avis sur Borat : Leçons culturelles sur l'Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan

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