Full Breakfast
Au même titre que le Magicien d’Oz, The Breakfast Club fait partie de ces films qui jouissent du statut de film culte aux Etats-Unis, alors qu’ils sont très peu connus dans nos contrées. Il suffit...
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le 28 mai 2014
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Qualifié comme étant LA référence du Teen Movie, Breakfast Club suscitait mon attention, je dois l'avouer. Or, l'attente suscite souvent la déception...
Dès les premières secondes du film retentit "Don't you ( forget about me )" de Simple Minds, nous transportant dans une ambiance bien 80's. A la limite du mal vieilli, certes, mais cela ne me dérange pas ; dans les teen movies, je pense qu'il est important de s'inscrire dans un contexte précis pour saisir toute l'ampleur des personnages.
Cinq élèves se retrouvent collés un bon Samedi, sous ordre du professeur Vernon pour des motifs aussi divers qu'inconnus au spectateur.
Or, ces lycéens s'avèrent être des stéréotypes : l'intello, la petite princesse du lycée, le sportif, la folle misanthrope ainsi que la racaille du coin... Tout y est ! Cela pourrait encore une fois me rebuter d'emblée, mais si on veut que le visionneur s'identifie aux personnages, il apparaît normal de montrer des "standards" d'une époque. Puis la curiosité me titille : Que font-ils là ?
Sans compter que ce huit clos s'annonçait explosif, avec Bender alias "le rebelle". Ce dernier a un charisme et une verve qui percent à l'écran. Il cerne bien vite les autres et tire de l'amusement de leurs faiblesses. Parfois même, je ressentais une vive pitié à leur égard mais celle-ci se retrouvait saupoudrée d'une envie de rire, comme si j'étais le public que Bender voulait obtenir, celui qui sourit à la moindre de ses interventions.
Je me sentais donc de connivence avec eux, malgré la barrière culturelle et temporelle ; or, c'est un des objectifs d'un bon teen movie. Je commençais à m'attacher aux personnages comme "le sportif" par son humanité tandis que d'autres attisaient ma curiosité comme "la folle".
Et vient la deuxième moitié du film... Je m'attendais à ce que Breakfast Club brise les clichés, les tabous ! Oh, il le fait, mais avec un tel manque de subtilité qu'il en devient pitoyable ! La scène où ils fument de l'herbe est irréaliste ; on dirait plutôt qu'ils ont pris de la cocaine vu comment "sporto" se remue. Et je ne parle pas les séquences "musical" où ils exécutent des chorégraphies en choeur. Après, je suis médisante. A l'époque, les comédies musicales étaient à la mode et sans doute le réalisateur a voulu y faire un clin d'oeil, histoire de séduire les adolescents. Mais bon, je trouve que cela est tourné avec grossièreté.
Puis enfin, alors que Bender - que j'appréciais pendant la première demi-heure du film - a agressé sexuellement Claire alias la "fille populaire" -, elle se retrouve comme par hasard dans ses bras. Ah, le syndrome de Stockholm au cinéma <3 !
Sans compter la scène ridicule où Allison alias la folle devient irrésistible aux yeux du beau sportif une fois maquillée par Claire. C'est sûr que le maquillage rend amoureux. Enfin, on voit qu'il semble s'intéresser à elle avant, mais son "relooking" est l'élément qui déclenche sa fougue. C'est superficiel au possible et je trouve cela dommage.
Puis le pire reste le moment où on apprend le motif chacun, où ils pleurnichent. Oh ! Pauvres malheureux ! Toi, tu as une vie si superficielle, que c'est triste ! Puis toi, tu as eu un F en travaux pratiques ! Que c'est la mort ! Bon, ils apprennent tout de même à rire d'eux, à s'assembler malgré leurs divergences, ce qui pourrait sembler être une fin belle. Non. Juste une fin attendue, un peu mièvre.
Bien que la première partie du film fut divertissante, je me montre d'une amertume rare, certes, car vu que ce film est considéré comme une référence, un film culte, j'attendais qu'il en montre les caractéristiques. Je n'ai pas passé un si mauvais moment que ça. Certaines répliques font mouches, certaines situations prêtent au rire comme les maladresses du professeur Vernon et puis, même si je me moque un peu des malheurs si stéréotypés des personnages, il faut avouer qu'il y a une morale derrière cela qui vise à dénoncer les parents qui instrumentalisent leurs enfants - et elle fonctionne assez bien, quoique assez manichéenne ! -.
Au delà de ça, l'échange entre le professeur aigri et le concierge s'avère captivant ; on y voit toute la rancoeur d'un adulte envers une génération qu'il ne peut comprendre. Breakfast Club a des allures de critique sociétale qui fusille le système de hiérarchie au lycée, la résignation des professeurs ainsi que la médisance des parents. Il faut aussi contextualiser l'oeuvre, c'est l'un des premiers films à critiquer ce système et cela marche, mais avec le recul, est-ce une morale juste ? Ne conforterait-elle pas certains rebelles à trois sous dans leur comportement capricieux ?
Néanmoins, cette morale a sans doute amené certains adolescents à se remettre en question à propos de leur identité, mais encore une fois, ce n'est pas mon cas. Je suis sortie de ce film inchangée, quoique déçue. Point. Car les procédés utilisés manquent de subtilité et finissent par devenir irréalistes. Les personnages, auxquels on s'attache au départ, deviennent des caricatures et à la fin, des contres caricatures grossières : comme par hasard, la prude se dévergonde tout comme l'intello, la brute s'assagit...
J'y mets donc un six, mais en hésitant avec cinq.
Créée
le 4 sept. 2016
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