Raconter et filmer une histoire d'amour n'a rien de facile. Le genre s'essouffle et les mêmes ingrédients toujours incorporés, lassent. La recette doit être bien dosée et certains réalisateurs se risquent à dépeindre des émotions superficielles, des relations parfaites ou trop sublimées, bien loin de celles que l'on tisse réellement.
Drake Doremus, réalisateur et scénariste du film, s'attache une fois de plus à raconter l'amour avec ce qu'il comporte de désir, de nostalgie, de bouleversements, de désillusions aussi.


Breathe In c'est avant tout retrouver Felicity Jones et ne pas s'en lasser. C'est aussi redécouvrir une réalisation sobre mais efficace que Drake Doremus s'habitue à nous offrir. Mais il est surtout question dans ce film de l'homme de cœur versus l'homme de raison, dilemme de toute une vie.


Guy Pearce, incarne Keith, un professeur de piano à l'Université qui veut se donner les moyens de vivre sa passion et toucher son rêve de jeunesse du bout des doigts. Il est marié à Megan et sa fille, Lauren, étudie à l'université. Une famille tout sourire sur les albums photos à l’image du cocon idéal. Mais Keith désire plus de liberté. Il songe au passé qu'il regrette parfois. Cette aspiration à la liberté est incarnée par l'arrivée de Sophie (jouée par la troublante Felicity Jones), jeune britannique intégrant la famille pour finir son semestre aux Etats-Unis. Sophie représente une bouffée d’air pour Keith, une pause douce, érotique et dangereuse qui fissure le cocon familial.
La musique est d’une importance capitale dans ce film où tout semble être écrit et agencé comme sur une partition. Pourtant, Sophie apparaît comme un silence qui ne peut durer éternellement car la romance finit par étouffer Keith qui doit faire des choix. Il se confronte alors à la douleur d’une femme et d’une fille en colère et se rend compte que l’équilibre de la famille vole en éclat.


À ce moment là, Keith ne respire plus, il suffoque. Car c’est sa chair, ce qu’il a construit et les sacrifices d’un père de famille qui comptent vraiment.

Pauline_Fryson
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le 13 oct. 2016

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Pauline Fryson

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