Après un échec monumental que représentait Suicide Squad, David Ayer décide de revenir à ses amours, aux films d'insignes et d'étoiles: le film policier. Si ses précédents essais étaient réussis (End of watch, Au bout de la nuit), le dernier né du réalisateur avait de quoi nous abstenir d'une nouvelle déception. Il est d'ailleurs cocasse de voir que le film suivant Suicide Squad s'intitule Bright, comme un symbole de l'interventionnisme des studios l'ayant contraint à proposer un film lumineux. Comme quoi le film de DC a peut être créer quelques traumatismes...
L'autre point inquiétant qui d'emblée nous interpelle, est clairement le choix de casting, et d'un Will Smith vieillissant et proposant des rôles à la même teneur. Si l'acteur s'enferme dans un genre de personnage, sa prestation dans Bright est la plus convaincante depuis quelques apparitions, plus soft que d'habitude mais dans la veine des rôles reposant sur l'aura de l'acteur. Epaulé par un Joel Edgerton méconnaissable, acteur-caméléon, ou Orque, dont le maquillage est absolument bluffant. Voici une nouvelle fois la preuve que les effets numériques n'ont rien à envier aux bonne vieilles méthodes, aux prothèses et autres trucages organiques.
Le film a également été vendu à coups d'action promotionnelle virulente, s'appuyant sur des collaborations musicales, et autres clips de rap grand public. Si l'impression de playlist iTunes s'instaure au début du film, l'évolution de l'intrigue a le mérite de ne pas assaillir de musique le spectateur.
Fantastique à souhait, le film n'est pas tellement original dans son scénario remplaçant ce qui pourrait être un objet quelconque ayant un rôle important par une baguette magique destructrice. Le film fait le choix de ne pas s'étaler sur l'histoire des personnages. Sans approfondissement notable, on a du mal à aimer ces deux policiers tant il est couru d'avance qu'ils réchapperont à leur mission. De même, si Bright fait écho à End of watch, il ne l'égale à aucun moment tant ce dernier était incisif et réaliste.
David Ayer a probablement choisi ce projet pour s'amuser sans forcément chercher à proposer un grand film. Le sujet ne s'y prêtait clairement pas, d'autant plus que les références à la société américaine actuelle sont trop grosses pour marquer les esprits. Si l'on reconnaît quelques passages agréables et une palette de couleurs chatoyantes, le scénario convenu n''éveillera que peu l'intérêt.
A recommander aux curieux et aux fans assidus de Will Smith. Amoureux du polar, passez votre chemin. En attendant j'oublie d'ores et déjà ce que j'ai vu quoique je n'ai pas passé un mauvais moment.
5/10.