She’s Funny That Way (ou Broadway Therapy comme on dit en français) est le dernier film de l’ami Peter Bogdanovich dont je n’ai vu qu’une seule oeuvre, bien que celle-ci m’ait marqué durablement. C’était La dernière Séance, un portrait désabusé d’une jeunesse en quête de repères dans l'Amérique des années 50. Autant dire que son nouveau bébé contraste radicalement avec le film précité. Ici nous sommes plus proches du vaudeville avec la certaine légèreté de ton qui caractérise le genre. Dommage d’ailleurs que ce film nous soit parvenu dans un quasi-anonymat du fait qu’il soit sorti en même temps que quelques gros blockbusters à base de courses-poursuites de bolides ou de batailles de mecs en costumes bariolés.
Il y a quand même quelque chose qui frappe ici d’entrée de jeu. Ca ressemble à un Woody Allen, on dirait les personnages d’un Woody Allen, ça se passe dans la ville de Woody Allen mais ceci n’est pas un Woody Allen. Les similarités sont nombreuses, on pourrait même penser parfois à un calque mais c’est heureusement plus personnel que ça bien que je ne trouve pas l’ensemble follement inspiré. L’histoire se passe donc dans les coulisses de Broadway (décidément, on y a le droit cette année) avec tout ce qui fait le sel de la conception d’un spectacle : romance, tension, coucheries, pleurnicheries. Izzy, call-girl rêvant de devenir actrice, tombera sous le charme d’un client qui s’avérera être un metteur en scène réputé. L’occasion pour elle de caresser enfin son rêve d’exercer sa passion sur les planches. Après tout, pour ça, rien de tel que de se taper un metteur en scène ou un producteur, c’est bien connu.
Broadway Therapy est un pur film de personnages avec ses qualités et ses limites, toutes définies par la qualité de l’écriture et de l’interprétation. Et comme il y a des choses à louer et d’autres à reprocher, donc forcément mon avis sera un peu nuancé. Globalement, on peut toutefois dire que j’ai vraiment apprécié le film qui s’avère être drôle, simple et léger. Mais de l’autre côté, je ne peux m’empêcher de reprocher certaines lourdeurs au niveau de l’écriture. Le personnage d'Aniston sans nuances est un peu énervant par exemple et les 15 dernières minutes sont très vite expédiées. Je pense à tout ce rassemblement dans le théâtre qui part dans tous les sens et surtout à la toute fin. Le problème du film vient à la fois d'un manque de liant et d'un manque de fraîcheur malgré un casting globalement impeccable et un comique de situation qui fonctionne. Un petit film sympathique mais j'en attendais plus.