Ce film n'est pas un nanar, c'est un navet. C'est mauvais sans jamais donner l'espoir d'un redressement, sans que cela en devienne divertissant pour autant. Une fois ce constat fait, on pourra se délecter de deux séquences majeures : la découverte du secteur de fouille en forêt de Brocéliande, ponctuée de bruit d'explosions qu'on nous explique par "ils font sauter les souches à la dynamite" (donc ils utilisent des explosifs sur un site archéologique millénaire ? Ils n'ont pas trouvé de tractopelle ? #lasciencecestpaspourlespisseuses ) et l'arrivée d'un professeur sur le lieu du rituel druidique qui interrompt la cérémonie avec un gestuelle de preux chevalier tellement anachronique qu'on en rigole. Passé cela, le tout relève de l'affligeant, tant au niveau de l'intrigue que dans le décalage entre les ambitions et le résultat. Le film tente d'adapter un folklore français à la sauce américaine, tout en lorgnant sur un modèle teen movie de suspense de campus (on pense à Autopsy dans l'esprit, sans le côté crédible). Le tueur emprunte son aspect au phantom du paradise pendant que les intrigues pédophiles prof-élèves se multiplient. Les ambitions Argento de l'éclairage ressemblent plus à du sous Batman Forever, et le dernier acte convoquant un monstre millénaire (une goule en armure) se tape un bide phénoménal en ralentissant à outrance les actions de ses personnages (et encore davantage ceux du monstre, au point de lui faire rater toutes ses attaques pour sa lenteur, comble de ridicule puisque le danger est égal à zéro), erreur d'autant plus grave que le résultat est visuellement réussi. La salle des catacombes de la confrontation finale ainsi que sa créature auraient pu animer un film bis honnête, mais hélas, la nullité des dialogues et la médiocrité du scénario enfoncent toujours plus loin l'objet dans la boue. Quand l'héroïne découvre dans un terrier de lapin des artefacts millénaires et des cadavres conservés, on pourrait s'attendre à du lourd ! Hélas, la trame se perd en soupçons banals et en duperies bavardes qui ralentissent le déroulement de l'histoire, sans qu'on n'y trouve finalement son compte d'absurdités. Les bretons ont donc encore une nouvelle raison de s'offusquer de ces salauds de la capitale qui viennent pisser sur leurs légendes !

Voracinéphile
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le 22 avr. 2017

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