Sous des airs de violence se cache l'esprit d'un artiste... là peut-on penser que se situe l'épicentre du film. Pourtant, ce film inclassable et faussement biographique (bien trop romancé à mon goût pour être vrai) condense divers questionnements qui dépassent de loin les barreaux de la cage où tourne en rond le fauve Bronson.
Nicolas Winding Refn orchestre d'une main de maître (une fois de plus !) la mise en scène d'un prisonnier sans but apparent, si ce n'est une violence inouïe au service de sa propre célébrité. Alternant scènes factices dans un théatre et reproduction plus ou moins réaliste d'évènements de la vie de Charles Bronson, le film retrace le destin de l'Homme contemporain, sans cadre de valeurs ou de références, qui erre à la recherche de la reconnaissance de ses pairs. Autant épique que tragique, ce film empreinte à l'Absurde pour décrire ce personnage qui tente en vain de se faire valoir auprès de la société, mais qui, paradoxalement, prend goût à se masquer pour mieux entrer en contact (au sens premier du terme) avec son entourage.
La réalisation est aussi originale que passionnante, le scénario pourrait paraître à priori peu original mais mets en valeur toute les ambiguïtés et les paradoxes humains. Surtout, l'exploration des méandres psychologiques du personnage, accompagné d'un jeu d'acteur absolument incroyable, font de ce film une réussite totale.