Les gros bras JCVD

Olivier Marchal arrive sur Netflix avec Bronx. Après un Carbone vraiment sympa qui avait quand même de lourds défauts d’écriture, le réa nous propose cette fois ci une histoire de flic qui va se mêler à des réseaux de trafiquants. Chantages, coup bas, corruptions et gros calibres sont naturellement au rendez-vous dans ce polar testostéroné. Mais est ce que pour autant le résultat est convaincant... bah personnellement, je ne suis ressorti que moyennement satisfait.

Parce que oui derrière la caméra, on a dû Olivier Marchal, c’est pas nul. Mais c’est pas brillant non plus il faut le dire. La meilleure idée du film sont les plans flashback en noir et blanc et la séquence nocturne également en noir et blanc où seuls les coups de feux et détails vestimentaires sont colorés. Un peu façon la liste de shindler donc mais on est loin de la maestria de Spielberg parce que oui, le film n’est à ce moment là pas super beau, eh oui ! C'est illisible et la colo est baveuse. La séquence fonctionne à vrai dire qu’à moitié aussi car on voit à des kilomètres que le coup de feu est un effet spécial numériquement dégueu et la violence graphique est par instants assez étrange.

Ce qui ne fonctionne pas non plus, c’est les gimmicks d’écriture de Marchal qui commencent à énerver quelques peu... comme dans Carbone, on commence avec une séquence que l’on va retrouver plus tard, mettant en scène la mort d’un personnage. Alors c’est moi où j’ai l’impression que ce cher Olivier ne sait pas comment faire autrement que ça pour débuter ses films ? Bref, on note surtout la fascination morbide du type de toujours se sentir obligé de ramener la merde dont les protagonistes s’étaient pourtant libéré, une manière de traduire que ton passé te rattrape toujours cependant ça fait deux films que c’est comme ça et ça devient frustrant ce côté tragédie grecque implacable et poussive où les protagonistes et les spectateurs ne sont jamais récompensés pour leurs efforts. Et je passe outre l’enquête en elle-même dont on se fiche et se désintéresse totalement des tenants et des aboutissants. Parce qu’on est même pas amené à nous l’expliquer clairement dans un premier temps et parce que ça sent quand même pas mal les incohérences...

Frustrant donc, parce que finalement, la petite bande de flics... eh bah on l’aime bien mine de rien. Elle est juste. Elle ne mérite pas ce qui lui arrive. D’autant plus que ça joue bien et qu’on s’y attache plutôt facilement. Kaaris a un petit rôle mais il le tient super bien et avec charisme, il a vraiment une tête et une voix pour faire plus de cinéma. Gautry a un personnage monotone mais il le rend bien, Merhar propose la meilleure prestation, plus nuancé pour le personnage le plus excessif et borderline. On note les présences de Gérard Lanvin et Jean Réno sympatiques.

On ressort insatisfait malgré un emballage correct à l’ost sympa et aux accents sudistes charmeurs, la faute certainement à un film qui est un peu timide dans ce qu’il a à proposer et qui ne sait pas briller dans ses séquences d’actions. Un récit lourd de défauts qui, on le comprend mieux, devait sortir initialement en salle avant de s’être vu accordé le droit de s’incruster dans le catalogue Netflix, et c’est fort heureusement qu’on le découvre comme tel, car vu sur grand écran, la déception n’aurait été que plus grande et les défauts... plus immenses encore.

Film : 5
Feeling : :|