J’avais découvert l’an dernier le premier Brotherhood of Blades à la suite du visionnage de la bande annonce du deuxième opus. Un wu xia pian réussi, à l’esthétique magnifique et qui m’avait laissé sur une très bonne impression. Un an et demi plus tard (oui, j’ai toujours un train de retard), il était temps de se lancer dans ladite suite qui semblait être du même acabit et donc le genre de divertissement parfait pour une soirée canapé avec ma douce et tendre Iris, sous un plaid, en mode larve. Le réalisateur Lu Yang nous livre avec ce Brotherhood of Blades II une suite qui possède les mêmes qualités que le premier opus et qui se permet même le luxe d’effacer quelques-uns de ses défauts. Comme quoi l’adage qui veut qu’une suite est forcément moins bonne n’est pas toujours vrai.


Brotherhood of Blade II n’est pas une suite mais plutôt une préquelle du premier Brotherhood of Blades. L’histoire se situe juste avant celle du premier volet et il est une fois de plus question de complots, de machinations, de traitrises, d’alliances, … En gros du grand classique pour ce type de productions mais le réalisateur fait les choses bien. On est immédiatement happé par le scénario à tiroirs qui, même s’il pourra en perdre certains à cause d’un début un peu brouillon, va s’enchainer avec une grande fluidité. Les personnages sont bien écrits, volontairement tendancieux pour certains afin que les spectateurs se posent constamment la question de savoir si ce sont des traitres ou non, et l’ensemble est soigné. Il faut dire que ces personnages sont servis par un casting qui semble très à l’aise et cela se ressent dans le jeu même si Chang Chen (Tigre et Dragon, Brotherhood of Blades) semble parfois en semi paralysie faciale façon « Vas-y Chen, prends un air suspicieux et garde le tout le long du film ». Un peu moins de développement des personnages que dans le premier opus, mais suffisamment pour qu’on s’attache à eux, et pour le coup le film se fait un poil moins bavard.
Visuellement, Brotherhood of Blades II est beau. Il est même très beau. Les costumes, les décors, tout y est extrêmement soigné et nos rétines en prennent plein la gueule. D’autant plus que, tout comme dans le premier volet, le réalisateur choisit de limiter les CGI, ce qui donne encore plus de cachet aux superbes paysages mis en valeur par une photographie qui leur rend honneur.


Nette amélioration au niveau de l’action aussi. Brotherhood of Blades premier du nom était en dents de scie à ce niveau-là. Certes, ils étaient efficaces malgré des chorégraphies somme toutes assez classiques, mais souvent parasités par des tics visuels qui à la longue devenaient un peu fatigants (ralentis ou autres). Lu Yang ne refait pas ici la même erreur et nous propose des affrontements réussis, qui plus est nombreux. Toujours quelques passages un peu trop cuts mais ça a vraiment de la gueule d‘autant que, une fois de plus, il y a un certain côté jouissif que se dégage des combats avec ces personnages semblant sortis de mangas avec leurs armes disproportionnées (la grosse masse avec des piquants ou le nodachi gigantesque) ou exotiques (la grosse boule au bout de sa chaine). A l’heure où les wu xia pian modernes sont souvent très lisses, il faut avouer que ça apporte un certain fun.
Brotherhood of Blades 2 porte des thématiques fortes : la loyauté, l’amitié, l’adversité, la fraternité, … Des thèmes vus et revus de très nombreuses fois, surtout dans ce genre de bobines, mais qui pourtant marchent ici à 100% à cause de ce monde de politiques pourris qui nous est dépeint, où il ne faut faire confiance à personne car à la moindre occasion, quand le vent ne soufflera plus en sa faveur, elle vous plantera un couteau dans le dos. Alors certes, ce n’est pas très original, le film ne cherche d’ailleurs pas à innover, mais pour un divertissement de fin de soirée hivernale, ça fait sincèrement le job !


Brotherhood of Blades 2 est dans la lignée du premier film, c’est-à-dire un wu xia pian classique mais efficace, au visuel accrocheur, pas avare en scènes d’action, et qui permet de passer un très bon moment.


Critique originale : ICI

cherycok
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le 13 févr. 2019

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