Disons-le d’emblée : « Budapest » se place directement au dessus du lot de bon nombre de comédies françaises formatées, identiques et sans âme qui pullulent sur nos écrans en ce moment. Néanmoins, on ne tient pas là non plus la comédie de l’année. Ce qui frappe ici, c’est que c’est tout à fait le type de productions qui nous surprend là où on ne l’attend pas mais qui déçoit là où on l’attend. Expliquons-nous. Comparé, à tort, à « Very Bad Trip » dont elle serait le pendant hexagonal, le long-métrage a la bonne idée de s’inspirer d’une histoire vraie et récente qui célèbre la réussite entrepreneuriale. C’est déjà quelque chose d’assez peu courant pour être le sujet central d’une comédie bon enfant à destination des jeunes. En effet, le film narre la réussite de deux potes ayant monté une start-up qui organise les enterrements de vie de garçons à l’étranger, à Budapest donc comme l’indique le titre.
Et si le film nous plaît la plupart du temps c’est grâce à l’histoire racontée ici. En effet, même si on se doute bien que tout cela a été arrangé pour le cinéma, grossi voire dégraissé de certaines parts de vérité, le sujet est intéressant et bien illustré. Il montre qu’avec un peu d’imagination, on peut réussir, même en partant de rien. Un film qui salue l’esprit d’entreprendre et l’ambition, c’est déjà un bon point. Mais, ensuite, vu le côté potache vanté dans la promotion, on est étonné de voir à quel point les comédiens sont justes et jamais dans l’exagération, fait rare dans le genre. Jonathan Cohen et Manu Payet sont justes et impeccables et forment un duo tout sauf agaçant. Mais encore plus étonnant, c’est le soin apporté aux seconds rôles qui frappent, notamment ceux de leurs compagnes respectives. Alice Belaïdi et Alix Poisson jouent les femmes des personnages principaux à merveille grâce à des rôles bien écrits, loin de toute banalité. Des personnages féminins originaux même qui sortent totalement des carcans du faire-valoir. Bizarrement c’est donc le scénario et l’aspect relationnel entre les deux couples qui intéresse le plus ici. Et le film a le bon goût de ne jamais sombrer dans le piège facile de la vulgarité.
Mais ce n’est pas tout et c’est assez rare pour être souligné. « Budapest » bénéficie d’une mise en scène nerveuse, pleine de petites idées et surtout dynamique. Le fait que Xavier Gens vienne du film d’horreur a peut-être pimenté l’aspect visuel du film, mais en tout cas c’est tout bon et c’est agréable à regarder. En revanche, là où le bât blesse c’est au niveau de l’humour. Pas que ce ne soit pas du tout drôle mais on a vraiment peu d’occasions de rire. Pas un seul gag vraiment mémorable à se mettre sous la dent et aucune occasion de se tordre de rire. C’est quand même problématique pour une comédie… Alors oui les dialogues sont plutôt bons et on sourit assez souvent mais ce n’est pas assez et les situations ubuesques prêtaient à plus d’occasions de rire de bon cœur. De ce point de vue là c’est très décevant mais comme le reste surprend on se surprend également à passer un moment sympathique avec ces deux loustics et leurs femmes. On peut dire que ça se prend vu la sinistrose ambiante au niveau des productions françaises.
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