Buena vista social club est sans doute l'un des albums les plus importants du XXème siècle. Il est issu d'une histoire incroyable et a connu un succès non moins incroyable notamment après la sortie d'un premier documentaire à son sujet en 1998.


Pour ma part, j'ai l'impression d'avoir toujours connu cette musique. Dès que j'en entends un extrait, il me semble qu'il s'agit de quelque chose de familier. Mais ce que j'ignorais, c'était les hommes et les femmes qui nous avaient transmis cela. Ce film nous le montre. J'avais pris conscience du caractère hors normes de cette histoire en lisant l'extrait d'un papier des inrocks.


À la base, il ne s'agissait pas de faire un album de musique cubaine mais le projet initial des producteurs étant tombé à l'eau, et le studio étant toujours disponible, c'est ainsi qu'est né Buena Vista social club avec des artistes ayant l'âge d'être grands parents. Ce succès mondial tardif de personnes ayant atteint un certain âge est un symbole fort. De nos jours, on veut tout, tout de suite. On veut être célèbre juste pour être célèbre. Cette célébrité n'est souvent accolée à aucun talent. On ne se laisse pas le temps de grandir. De se construire.


Buena vista social club est tout l'inverse. C'est le succès qui arrive à la fin de la vie et qui se perpétue même au delà de la mort. Cela nous enseigne que l'espoir n'est jamais perdu et qu'il n'est jamais trop tard pour se réaliser, pour réaliser ses rêves, réussir.


Comprendre ce miracle musical c'est aussi revenir sur près de six siècles d'histoire de Cuba. De l'arrivée des espagnols, à celle des esclaves africains. De l'émergence du conga et de la musique cubaine. La révolution Castriste qui a conduit à une isolation de l'île et par conséquent, à la faible diffusion de sa musique.


Mais dorénavant, nul Cubain ne sera plus célèbre que Ibrahim Ferrer, Compay Secundo ou encore Ruben Gonzales. Leur succès étant tardif, naturellement la question de la disparition de ces illustres personnages s'est posée dans le film. Elle est traitée avec sobriété et émotion et surtout en musique !
Ceux qui restent, notamment Omara, continuent à perpétuer le son, et à jouer dans le monde entier, notamment à la Maison Blanche devant Barack Obama. Comme quoi, les humains passent mais l'art reste.


Alors, même si la fameuse bougie que ces artistes chantent est parfois sur le point de s'éteindre, rien n'empêchera jamais de la raviver.


Lire également sur mon blog.

Andika
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2017

Créée

le 29 juil. 2017

Critique lue 303 fois

1 j'aime

Andika

Écrit par

Critique lue 303 fois

1

Du même critique

Diego Maradona
Andika
8

Le mythe derrière l'homme

Diego Maradona est un nom que tout le monde connait. Celui d’un footballeur légendaire mais c’est également le titre du nouveau documentaire d’Asif Kapadia, réalisateur britannique à qui l’on devait...

le 3 août 2019

15 j'aime

3

Quatrevingt-treize
Andika
10

Quatrevingt-treize: La révolution, à quel prix...

93 est l'ultime roman de Victor Hugo et n'est pas loin d'être mon favori. Dans les Misérables, le grand père de Marius ne cesse de parler de cette fameuse année 1793 et c'est pour cela que j'ai eu...

le 3 nov. 2015

13 j'aime

3

The Circle
Andika
7

Le totalitarisme bienveillant

The Circle est un film très, très intéressant qui en dit beaucoup sur notre époque.Il s'illustre bien plus par son fond que par sa forme. De plus, le casting est excellent, Emma Watson qui joue Mae,...

le 14 juil. 2017

11 j'aime

1