Juste une question : où sont passés les trois millions de budget ?

Ouais nan parce que c'est pas les décors qui ont englouti la thune hein.

Buried, ou l'aboutissement ultime du huis-clos.

Parvenir à nous faire tenir 1h30 dans une boîte sans ennui, c'est déjà une performance en soi.
Réussir à rendre l'expérience immersive, palpitante, à y instiller du suspens (et quelque chose de plus subtil que "va-t-il sortir ?" avec seulement deux issues possibles) relève d'un pari un peu fou.

Il y a malheureusement peu à écrire sur ce film sans dévoiler l'intrigue.
C'est psychologique si un film l'a jamais été, autant dire qu'il faut le vivre.

À noter quand même l'habileté de la caméra, confinée avec le prisonnier, puis prenant de l'espace (par des artifices bien évidemment) à mesure que Paul ouvre difficilement quelques portes vers le monde extérieur, espoirs ténus et reposant sur tellement peu.
On glisse avec lui de la terreur pure, primaire, de l'enfermement vers l'angoisse plus destructrice encore, à mesure que son impuissance le rattrape.

Et puis j'apprécie beaucoup les films qui misent sur le temps réel. C'est relativement rare, mais en général réussi. Buried ne fait pas exception.


*** LÉGERS SPOILS POSSIBLES ***

J'ai toutefois été déçu par certaines invraisemblances inutiles : toutes les échéances (batterie du téléphone, oxygène, ultimatum, sable) concordent exactement, alors qu'une seule d'entre elles signifiant la mort quasiment à coup sûr, elles pouvaient très bien être en décalage et ainsi on y gagnait en crédibilité.
Ça appuie exagérément, et strictement sans aucune valeur ajoutée à mon sens, sur la deadline à laquelle est confrontée le héros. Ce point précis est complètement vain.

*** FIN SPOILS ***


Concrétisation magistrale d'un pitch qui put, à l'origine, me laisser circonspect devant le manque de perspectives qu'il laissait.
Unique.