C'est en voyant des films comme "Buried" que j'en viens à me demander si le manque de moyens n'est finalement pas un obstacle pour faire un bon film. Ou peut-être faut-il avoir juste la bonne idée. En tout cas, Chris Sparling peut se vanter d'en avoir eu une, car c'est bien son scénario qui fait entièrement ce film. Sur un sujet épineux (la guerre en Irak), il nous livre une histoire crédible d'un otage enfermé dans un cercueil, situé à plusieurs mètres sous la terre, dans le désert. Si à la base ça se prêtait plus à un court-métrage, Sparling a apparemment était très inspiré. D'une durée raisonnable pour un film à suspense, "Buried" n'est jamais ennuyeux, et n'est jamais trop long (ni trop court d'ailleurs). Evidemment, la passion du spectateur pour le sort de Ryan Reynolds n'est pas entretenue que par l'excellent script, Rodrigo Cortès se révélant un très bon metteur en scène, utilisant tout l'espace du cercueil, et jouant presque avec magie avec la lumière dans le noir. La vraie force de "Buried" est qu'il ne cède jamais à l'utilisation de flash-back pour rallonger l'histoire ou continuer à montrer des images quand le scénariste est à court d'idées. Car ce dernier ne perd jamais la main. Le peu d'espace dans lequel Paul est confiné n'empêche pas d'intéresser le spectateur, de l'effrayer, de le faire trembler, jusqu'à un final de fou dont on ressort totalement liquéfié par ce qu'on vient de voir.