Alors que certains se plaignaient encore la semaine dernière des petits budgets alloués en France au cinéma de genre et de l'extrême difficulté de monter des projets qui ont de la gueule, l'Espagne vient enfoncer le clou posé par Pontypool avec un nouveau film faisant preuve d'une économie de lieu extrême pour ne pas dire absolue. Oubliez le studio de Radio de Pontypool, oubliez la cabine téléphonique de Phone Game, nous avons trouvé le champion toute catégorie du plus petit espace diégétique : Buried. En effet, l'intégralité (vraiment!) du film se passe dans... un cercueil.
Un cercueil dans lequel se réveille dans savoir pourquoi un jeune américain qui va devoir trouver un moyen de s'en sortir avec pour seul ami un briquet et un téléphone portable à moitié chargé.
On pouvait craindre quelque peu l'usure du concept sur la durée et pourtant, voici une claque d'écriture et de découpage, la tension et l'intérêt étant crescendo tout du long avec un suspense puissant et une intrigue dont l'évolution étonne et surprend. Ryan Reynolds, que l'on avait pas vraiment apprécié jusque là et qu'on aborde toujours avec un certain apriori vu qu'il est l'homme le plus chanceux du monde (Scarlett Johansson lui a dit oui, rien que ça), se révèle époustouflant et balai toute sa carrière avec une interprétation habitée et ultra convaincante, pour un résultat à voir d'urgence à sa sortie tant l'expérience est forte et peut mettre mal à l'aise, bien plus que pour le coup qu'une connerie du genre A Serbian Film.
Même si l'expérience claustrophobe ultime au cinéma reste encore et toujours l'indétrônable Alien de Ridley Scott, on s'en rapproche pas mal avec Buried.