Nous aurions aimé éprouver ce même ardent plaisir que bon nombre de spectateurs ou la majorité des festivaliers cannois de cette année! Mais, hélas, nous avons beau faire des efforts, imaginer la jouissance collective se propager comme un sédatif dans les esprits las de tant d'heures de visionnage, nous ne ressentons aucune admiration comparable à celle de ceux qui ont vu en Burning une Palme d'Or en puissance.
La raison? Un film un peu plutôt vide, superficiel, confus, trop baroque, manquant d'unité, mélangeant les genres, les thèmes, les tons, les styles. Certes, le suspens (qui n'arrive, rappelons-le, que dans la deuxième partie du film, et donc un peu tard) nous maintient en haleine; certes quelques photos léchées nous émerveillent; certes la scène du déshabillage + coucher du soleil + Miles Davis est magnifique. Toutefois, cela ne suffit pas, à notre humble regard, pour en faire un bon film.
Qu'à cela ne tienne, que ceux qui y ont vu autre chose se délectent et ne prêtent guère attention à nous qui n'y avons vu qu'un feu de paille.