D'emblée je dois le concéder, j'apprécie le cinéma coréen et ce réalisateur est dans le top 10 de ma playlist. Burning serait un thriller ! Surprise. S'il en prend tous les codes, les fans de ce genre resteront sur leur fin car au final, ils n'auront droit à aucune réponse aux questions qu'ils pourraient se poser. Le suspens est absent, l'enquête mené maladroitement par l'un des personnages n'est qu'un prétexte à décortiquer les relations entre les protagonistes. Il s'agit plutôt d'une histoire entre trois personnages (dont l'un est tout de même un tueur en série), une histoire alambiquée, malsaine et qui se décompose au fur et à mesure de l'avancée du film. Mais le réalisateur évite tous les clichés et nous détournent en permanence de nos attentes, avec subtilité, presque en nous disant encore un peu de patience alors qu'il ne s'agit pas d'un problème de patience mais de degré de lecture. Les thèmes de ce film sont, me semble-t-il, le mensonge (ou la vérité ce qui revient parfois au même), la réalité (sa perception), le désespoir, la faiblesse et la vengeance comme seul moyen de rendre non pas la justice mais de soulager sa peine. Au-delà du scénario, l'aspect technique du film est formidable, notamment avec une photographie sublime qui dévoile un Séoul aux différents visages. C'est donc un film à voir comme tous les autres de ce réalisateur. Le cinéma coréen est décidément en très grande forme.