N’ayant pas encore lu le livre qui a inspiré ce film, je me concentre, par cette critique, purement sur l’oeuvre cinématographique. « Call Me By Your Name » c’est l’histoire d’amour entre deux protagonistes joués par Timothée Chalamet et Armie Hammer qui trouve sa source dans un livre de André Aciman, réalisé et écrit par Luca Guadagnino aidé sur le scénario par James Ivory.


C’est en effet là que réside la véritable force de ce film, dans ses personnages qui sont aussi attachants que familiers. Nous avons l’impression d’assister à une véritable histoire d’amour, la naissance pure d’une alliance entre deux êtres. Car oui, exit les rebondissements en tout genre, les combats explosifs des films d’actions ou la rapidité de la plupart des films de nos jours. Timothée Chalamet est un acteur qui maîtrise son rôle prodigieusement, à la beauté certaine et qui mérite amplement toutes reconnaissances. Pourtant, certaines scènes peuvent être un peu délicates, on pense notamment à celle avec une pêche, le fruit, sans spoiler. Mais le jeune acteur nous offre une interprétation d’un naturel déconcertant. Le gros point fort de cette oeuvre c’est l’alchimie entre les deux protagonistes principaux, si Armie Hammer n’est pas un acteur incroyable, il est ici convaincant et on ne regrette pas ce choix tant la relation parait réelle.


En effet, « Call Me By Your Name » peut paraître long à certains moments, pour certains ça peut être perçu comme un ennui mais la vérité est qu’une histoire d’amour ne se construit pas en un claquement de doigts. C’est justement la prise du temps de ce film qui le rend merveilleux et qui transmet des émotions, parce que l’essentiel c’est qu’on y croit et c’est réussi. Nous nous retrouvons dans une parenthèse, on est littéralement hors du temps pendant ce visionnage, on est même transporté dans un genre de rêve. Luca Guadagnino livre un film époustouflant, qui fait écho encore après la sortie de salle. Le réalisateur a peut être retiré les passages plus osés du livre, mais ils ne manquent pas et laisse place à une profondeur nécessaire des personnages, à une intimité sensuelle et sensible.


L’image est superbe, l’Italie est un arrière plan parfait sur fond d’archéologie et de températures plus qu’agréables. L’un des adjectifs que l’on pourrait donner à ce film c’est « solaire », la romance rapide mais intense entre un jeune adolescent mineur avec un homme plus mûr en 1983 se prête parfaitement à ce décor enivrant. Une certaine mélancolie émane de cette oeuvre, tout a son importance, du décor aux personnages qui le nourrissent pour dessiner une grande tendresse. On ne rêve plus que d’une histoire d’amour à l’image de celle de Elio et Oliver.


Autre point fort du film, c’est la musique, un retour en arrière qui nous offre un brin de nostalgie. On retiendra les compositions originales superbes de Sufjan Stevens comme « Visions of Gideon » ou encore « Mystery of Love » qui a notamment réussi à décrocher une nomination aux prestigieux Oscars. La scène finale est marquante, surtout grâce à cette musique, et finie le film en beauté, laissant le spectateur avec une image d’une pureté rare comme conclusion. « Call Me By Your Name » est riche en symboles, nous assistons à une véritable poésie imagée dont le parfum laisse une marque émouvante. Une histoire d’amour est importante par sa fragilité et son caractère précieux, la relation entre Elio et Oliver est d’une telle beauté que personne ne peut l’ignorer et personne ne s’immisce entre eux tant elle est faite de porcelaine, de peur de briser ce lien magique.

Boleyn
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le 31 janv. 2018

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