C’est à la fois le volet le plus réussi et le plus consternant de la franchise, justement parce qu’il se vautre souvent dans la médiocrité des deux premiers films alors que sa visée est nettement plus mélancolique. Dans ses meilleurs moments (Patrick Chirac) le film est parfois touchant et il le sait – C’est pourquoi je lui en veux – étant donné qu’il se ferme sur un texto comme promesse de retrouvaille. Ce n’est pas grand-chose et c’est prévisible mais finir là-dessus, discrètement, je trouve ça vraiment bien joué. Mais dans ses pires moments – Quasi tout le reste – Camping 3 nous la joue soit resucée de Le ciel, les oiseaux et ta mère soit miroir déformé de Camping 1. Remplacer Lanvin et Anconina par trois jeunes de cité why not mais encore faut-il écrire ça correctement et ne pas se contenter du stéréotype black/blanc/beur ni tomber dans l’écueil des blagues ras des pâquerettes sur la couleur de peau ou sur le repas space cake dans la riche famille du Cap Féret – Au passage, les instants Jugnot/Laroque sont de grands moments de gêne, dans la lignée de Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu. Et pourquoi, alors que Dubosc aka Patrick Chirac porte déjà toute la dépression contenue du type qui ne parle que de choper mais ne chope jamais, qui parle sans cesse de sa fille mais ne l’a pas vue depuis dix ans, qui remet sans cesse sur le tapis son boulot chez Amora mais semble écumer les mois de chômage, oui pourquoi fallait-il ajouter la lourdeur du divorcé qui pourrait ressentir une attirance gay (Duléry, qui ne se remet pas de sa séparation avec Mathilde Seigner, incompréhensible erreur de scénario merdre) et celle du vieux (Brasseur) qui contourne sa chiante routine en prétextant un Alzheimer, répétant ad aeternam les petites expressions beauf du pro de l’apéro ? Et il va de soi que toutes ces petites histoires parallèles occasionnent une flopée de gags tous plus ridicules les uns que les autres. Dommage encore une fois car je trouve le film plus intéressant qu’il n’en a l’air, et puis aussi parce que j’aime bien Dubosc et ce d’autant plus maintenant qu’il utilise son vieux corps (rides, bedaine, poils grisonnants tout y passe) comme rempart à sa peur de vieillir.

JanosValuska
3
Écrit par

Créée

le 1 janv. 2017

Critique lue 222 fois

1 j'aime

JanosValuska

Écrit par

Critique lue 222 fois

1

D'autres avis sur Camping 3

Camping 3
mère_phasme
10

Une perle dans le collier de nouilles du cinéma

Nous sommes le 31 octobre 2016, il est 23h. J'oscille entre les divers réseaux sociaux pour profiter des photos des costumes d'Halloween de mon entourage : une Amy Winehouse, 32 zombies, 346787668...

le 31 oct. 2016

33 j'aime

5

Camping 3
Heurt
1

Réveille le beauf qui est en toi.

Quand un beauf de la réalisation rencontre un beauf de scénariste ça donne forcement un film de beaufs, il n'y a pas de miracle. Camping 3 c'est l'histoire d'un gars qui va planter ces sardines en...

le 6 juil. 2016

19 j'aime

8

Camping 3
Black-Night
6

Critique de Camping 3 par Black-Night

Camping 3 est un film sympa et pas mal. On revient 10 ans déjà après le premier qui restera sans conteste le meilleur, mais ici la pointe nostalgique fait son effet et le fait que ça se déroule...

le 22 juil. 2016

15 j'aime

3

Du même critique

La Maison des bois
JanosValuska
10

My childhood.

J’ai cette belle sensation que le film ne me quittera jamais, qu’il est déjà bien ancré dans ma mémoire, que je me souviendrai de cette maison, ce village, ce petit garçon pour toujours. J’ai...

le 21 nov. 2014

32 j'aime

5

Titane
JanosValuska
5

The messy demon.

Quand Grave est sorti il y a quatre ans, ça m’avait enthousiasmé. Non pas que le film soit  parfait, loin de là, mais ça faisait tellement de bien de voir un premier film aussi intense...

le 24 juil. 2021

31 j'aime

5

Le Convoi de la peur
JanosValuska
10

Ensorcelés.

Il est certain que ce n’est pas le film qui me fera aimer Star Wars. Je n’ai jamais eu de grande estime pour la saga culte alors quand j’apprends que les deux films sont sortis en même temps en salle...

le 10 déc. 2013

28 j'aime

8