Un film effroyablement glauque où un père prend sa famille comme cobaye pour les modeler à sa façon et sans qu'ils ne subissent l'influence de la societé. C'est là que l'on voit, pour ceux qui n'en seraient pas déjà conscients, l'importance énormissime des conventions collectives. Là où la famille fait office de communauté (voir de société étant donné qu'elle est le seul lieu de lien social pour ses membres), et où elle est la seule à pouvoir exercer un contrôle, il est possible de tout réinventer. Ainsi, le sel devient un téléphone, les avions tombent dans les jardins et on peut les ramasser, les zombies sont des petites fleurs jaunes, et surtout, l'inceste n'est pas prohibé. Même si le film, par sa crudité extrême et parce qu'il remet en question tout notre système et ce sur quoi il est basé, est très dérangeant, il n'en reste pas moins intéressant. L'inceste, qui est selon les anthropologues le tabou commun à toutes les sociétés, est ici toléré... Mais alors, pourquoi ? Et cette fin... Elle pose question également. Il faudrait disserter sur Canines, car il y a beaucoup à dire et cela incite à la réflexion. En tout cas le film illustre à merveille l'opposition nature/culture, et la relativité de la culture... Mis à part ces réflexions métaphysiques, le glauque de l'histoire est très bien mis en scène à travers tout cet ensemble de couleurs fades, cette presque absence de musique, et ce naturalisme extrême de la caméra. A voir en étant préparé à voir un alien (!) cinématographique.