Capricorn One
6.8
Capricorn One

Film de Peter Hyams (1977)

Ne pas se tromper sur le sens du film

Hyams est un cinéaste assez oublié, il est pourtant l'auteur de l'excellent Outland et de l'injustement méprisé "2010". Capricorn one est son premier film important et il y a deux façons de le regarder et de le juger. La première c'est de prendre tout au premier degré dans le genre "on nous cache tout on nous dit rien", dans ce cas le jugement est sans appel, c'est un tissus d'inepties invraisemblables. Déjà globalement comment un tel projet pourrait-il rester secret eu égard au nombre élevé de participants que cela implique ? (en sociologie on estime empiriquement qu'au-delà de sept protagonistes le secret s'écroulera). Ensuite sur les détails, la scène où Gould retrouve l'appartement de son ami transformé et réaménagé n'a aucun sens (il suffit de réfléchir à la quantité de travail que cela implique, et puis bon cette personne a des voisins… de la famille…) Alors qu'il était si simple de truquer sa voiture avant la visite et non pas après ! Et comme si ça ne suffisait pas, il ressort vivant d'une chute en automobile dans le fleuve. (On ne voit ça qu'au cinéma, mais justement nous y reviendront). Ensuite si le film avait voulu faire dans le réalisme il se serait un peu attardé sur la vie des trois astronautes dans leur isolement (en un an il aurait du s'en passer des choses…). Et puis surtout, il y a la dernière partie complètement jamesbondesque (ce n'est pas une critique, mais ne mélangeons pas les genres) et son happy end neuneu. La seconde façon est de voir le film comme une critique des théories conspirationnistes, et c'est le sens qu'a voulu donner le réalisateur à son œuvre : après un début se voulant réaliste, on a droit à la fameuse scène de, l'appartement transformé, c'est la clé du film, celle qui doit faire réagir, ou bien on se dira "le réalisateur est cinglé" ou bien ou se dira "c'est du cinéma, le cinéma peut tout oser" car justement ce n'est que du cinéma dans la vie réelle un tel scénario ne tiendrait pas une semaine. Vu de cette dernière façon une démonstration par l'absurde de la vacuité des thèses conspirationnistes, c'est assurément très fort, malgré quelques scènes un peu pataudes. Le fait que d'aucuns n'aient visiblement pas vu le même film (on a été jusqu'à dire qu'il s'agissait d'une critique de la NASA) ne constitue nullement une faiblesse du film

estonius
10
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le 27 déc. 2018

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estonius

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