Captain America - First Avenger par Bruno_Dastillun
Ne faisant pas partie de la foule des fans béats des Comics Marvel (dont le nombre s'étend surtout de super-production hollywoodienne en super-production hollywoodienne promotionnée 6 mois à l'avance, ces temps-ci), ne rechignant pas devant un bon divertissement et ayant bien peu de matière à me mettre sous la dent, je me décidais, le cœur léger à aller alléger mon esprit (temps de cerveau disponible pour Coca-Cola -style).
J'attendais peu de l'exercice, je n'ai pas été déçu ... ou plutôt si. Au terme de 2 heures et demie de lavage de cerveau au service d'un film de propagande pour l'armée américaine et son âge d'or (quand les "problèmes gouvernementaux" avaient un vrai ennemi et revenaient victorieux des combats), servi par un casting assez quelconque et reposant sur un scénario digne d'un enfant de CP (les méssants nazis contre les zentils G.I.s), il ne me restait plus que mes yeux pour pleurer mes 7 euros. L'Amérique nous a habitué à des productions débordant de ce patriotisme niais qui met mal à l'aise le citoyen français moyen tant il paraît à la fois loin du nôtre propre mais aussi, partiellement insincère. The First Avenger, en la matière, frise l'hystérie (pathologique, pas celle décrite par les psychiatres du début XXème ...) et suscite concurremment chez moi une envie de vomir mêlée à la quasi-nécessité d'éclater de rire devant un si grand manque de finesse dans le propos.
En entrant, je m'étais dit qu'au pire, il resterait toujours la plastique de Chris Evans pour sauver le film du naufrage le plus complet. En sortant, je suis arrivé à la conclusion que même cela contribuait à faire du film un des plus gros navet qu'il m'ait été donné de payer pour voir. Les scénario est cousu de fil blanc comme peu le sont ; le réalisateur aurait pu insérer des encarts expliquant les événement des 30 minutes suivantes sans pour autant être aussi lourdingue. Même la fin relève du manque d'imagination le plus absolu (comment faire pour transporter Captain America des années 40 à nos jours, histoire de pouvoir l'insérer dans une autre production probablement déjà prévue depuis 3 ans dans le plan marketing de la boîte de prod qui a, elle, bien l'intention de pousser la licence à l'épuisement et jusqu'à ce que mort s'en suive si elle peut en tirer un dollar de plus ...).
La solution : le congélateur (featuring General Electric!, il va s'en dire). Le héros redécouvre donc New York 50 ans après et répond à la question "Comment allez-vous ?" par "Oui, oui, je vais bien". Nonobstant le probable état de choc et le fait que Captain America est un homme un vrai (je me suis toujours demandé pourquoi la représentation faite des 50's était constamment violemment sexiste. La réalité du temps y est pour quelque chose, mais depuis le temps, ils auraient pu faire un effort), le bonhomme apprend que tous les gens qu'il connait sont bien plus vieux ou bien plus morts qu'il ne le croyait en s'endormant, mais "tout vas bien" ?! Sérieusement ?!
Bref, si vous avez l'occasion de voir ce film, fuyez-le comme la peste. Personnellement, je pleure encore mes 2 heures et demie perdues ...