Bien décidée un jour ou l’autre à me faire la saga des Avengers, j’ai accumulé et ordonné les films depuis quelques mois. A présent, plus d’excuse. Ces chers personnages de Marvel m’attendent et s’impatientent même un chouilla.


Bon, d’accord, je l’admet, j’en ai déjà vu un ou deux. Mais voir un film comme ça, au hasard et le regarder au sein d’une série, d’un ensemble que des gens ont prit la peine de construire pour en faire éventuellement quelque chose de plus grand qu’un simple assemblage, c’est différent. Alors un peu de respect et commençons par le commencement.


Comme je le disais, j’ai déjà eu l’occasion de croiser la route de quelques Avengers. Et je dois admettre que j’étais assez mitigée. Iron Man, je ne dis pas. Mais Hulk m’avait franchement déçue. De quoi me prouver si je n’en étais pas encore certaine qu’avec les grosses productions américaine, on est jamais sûr de rien.
Et puis je dois aussi admettre que le charme de ce cher Captain America me laissait quelque peu indifférente. Alors un film sur un héros américain glorifiant tout ce que l’Amérique peut avoir de qualités et de défauts…


Cependant, je dois admettre que comme je n’attendais pas grand chose de ce Captain America, il fut une très bonne surprise pour moi.


Tout d’abord, l’ambiance général du film. En nous ramenant aux débuts des aventures du Captain, le film marque un point. Les années 40 ont souvent cet attrait sur moi., je le confesse. Et puis cela nous permet de découvrir le héros avant qu’il n’en soit un. Ou peut être alors qu’il en était déjà un. Un héros un peu con, mais un héros quand même. Car si sa bravoure est indéniable, elle se remarque bien plus lorsqu’il combat sans aucune chance de gagner - et toutes les chances de se faire casser la gueule - que lorsqu’il se retrouve génétiquement modifier. Car ce petit homme combat pour ce qu’il croit juste avant de combattre pour la victoire. Celle ci est visée bien sûr, mais comme un triomphe de la noble cause et pas simplement en tant que trophée.


Le film, s’il nous montre un héros triomphant, nous montre aussi un homme avec ses faiblesses. Je ne parle pas là juste de sa petite corpulence et de son inaptitude à draguer convenablement une femme. Ce héros ne voit que ce qui est juste. Il est donc prêt à tout pour y parvenir. Même à mourir. C’est noble dit comme ça, mais vous admettrez quand même que si un héros mort -un martyr - peut être utile pour galvaniser les troupes, un héros vivant est toujours utile. Alors se coucher sur une bombe pour sauver sa bande, c’est bien joli, se jeter dans la gueule du loup, ça l’est aussi, mais toute action porte à conséquences et Rogers l’apprend progressivement durant tout le film. Et si les conséquences peuvent être bonnes ou mauvaises pour soi même, elles peuvent aussi l’être pour les autres. Comme tout bon héros qui se respecte, Captain America doit apprendre à gérer ses forces nouvellement acquises, mais aussi à gérer les pertes qui se dressent sur son chemin. En faire quelque chose de positif ne dépend que de lui.


C’est donc un héros en formation que l’on suit ici. Certes, l’entraînement physique et militaire, il les acquiert vite. Mais la création d’un héros demande plus que cela et la manière dont est montré la construction de cette figure emblématique -du show bat de gamme au triomphe contre Hydra en passant par la déchéance lorsqu’il tente de divertir les soldats sur le front - est plutôt intéressante. Le personnage en lui même ne peut se targuer de l’humour d’un Stark Jr, ni de la complexité psychique d’un Hulk et partait donc avec des bases nouvelles à construire. Il est un symbole d’espoir et de noblesse certes, mais parvient à être attachant sans être pédant ou agaçant.
Chris Evans, malgré son charmant minois, met ses tripes dans son personnage et parvient avec une agréable surprise à nous faire aimer le gringalet comme le monsieur muscle. Et pour moi qui ai une fâcheuse tendance à ne pas partir du bon pied avec les belles gueules… C’est plutôt un compliment. En espérant tout de même qu’il nous montre un peu plus de profondeur du côté de la colère et de la tristesse (on peut reprocher au personnage d'être un peu trop "lisse" peut être comparé à nos héros actuels) dans le prochains volets, l’acteur gagne déjà quelques bons points.


Du côté de l’histoire cependant, je suis un peu mitigée. D’un côté, la guerre contre Hydra est bien mené. Schmidt est un méchant à la hauteur pour commencer et son organisation à de quoi faire de l’ombre à HItler. Mais justement. Hitler, on en fait quoi ? Car en se concentrant sur le conflit contre Red Skull, le film décide soudainement que la seconde guerre mondiale n’existe plus. On nous montre bien un pub bombardé, mais après la première heure de film, le conflit mondial est esquivé. Même le fait que Red Skull tue les sbires d’Hitler venu lui demander de rendre des comptes n’a pas plus d’incidence que cela sur le film. Merde quoi, c’est quand même le Fürher qui paye les factures non ? Et puis Captain America est supposé être un héros de la seconde guerre mondiale, pas de la guerre contre Hydra !
Mais il convient d’être honnête et d’admettre que le film ne pouvait pas se permettre de traiter deux guerres à la fois. Disons simplement qu’un peu plus de rappel à la situation géopolitique mondiale dans la seconde partie du film aurait put être un petit plus.


Il n’en reste pas moins que ce premier volet des Avengers est des plus réussis. Bonne ambiance, acteurs et personnages au top (j’avoue avoir un faible pour Stanley Tucci depuis Fortitude, et Hayley Atwell porte divinement bien l’uniforme. Quant au reste du casting, du plus connu au plus obscur, il se débrouille très bien) et bons effets spéciaux. La musique quant à elle colle bien au film et la bande originale est un plaisir.
Alors oui, le fait que le conflit mondial soit juste zappé durant la moitié du film m’a agacé, et oui Captain America est encore en train d’évoluer, mais il n’en reste pas moins que The First Avenger est un blockbuster de qualité qui ne se contente pas de tout mettre dans le visuel au détriment de ses personnages et de son scénario. On a bien sûr un peu d'auto lançage de fleur de la part de nos amis américains (oui vous êtes beaux, braves, forts et honnêtes sait ! Pas besoin de nous le rabâcher) mais Captain America étant un symbole pour les américains, difficile de faire autrement. Et puis faire mourir son héros, même si on sait parfaitement qu’il ne meurt pas vraiment, ça me plaît toujours un peu. En espérant que l’essai soit transformer au prochain épisode !

Créée

le 18 oct. 2016

Critique lue 207 fois

Gaby Aisthé

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