Oh Capitaine, mon capitaine
Ben élève ses 6 enfants à la dure: en pleine "jungle rocheuse". Il leur impose une discipline militaire, une franchise absolue et ne leur épargne rien que ce soit la chasse ou des leçons scolaires casanières. En apparence, tout le monde semble s'y plaire sauf qu'il y a un manque: une mère et épouse décédée. Et notre septuor est personna non grata à son enterrement.
Opposition de styles de vie entre casanier et citadin, Captain Fantastic nous invite à une puissante réflexion sur l'intégration dans tel ou tel type de vie. Les quinze premières minutes sont prodigieuses de par le premier plan fantastique ainsi que ce qui semble s'apparenter à des vacances éducatives expérimentales. Seulement, lorsque l'on découvre que cette vie, les enfants la vivent depuis bien plus longtemps, le côté citadin a tendance à mettre mal à l'aise. Et l'inverse se produit plus tard dans le film.
Pour son premier film, Matt Ross réussit le magnifique tour de force de laisser la décision finale de ce qui est bien ou mal au spectateur en pesant les avantages et inconvénients du type de vie sédentaire et en les confrontant à un certain manque de savoir-faire d'une certaine catégorie de citadins enfants-gâtés (catégorie à laquelle j'appartiendrais). En mixant humour, discipline et instants magiques, dont un exceptionnel bœuf musical, il nous offre deux heures de bonheur pur même si certaines séquences peuvent rebuter (attention aux âmes sensibles sur une séquence animalière en tout début de film) ou conforter la préférence du style de vie.
Viggo Mortensen est à nouveau extraordinaire mais ce sont bien les acteurs enfants qui impressionnent, particulièrement deux filles bouleversantes.
Une expérience à ne surtout pas rater. A recommander vivement...
9