La République verte

Pour tenter de sauver sa femme, Ben a quitté la civilisation et installé sa famille dans un décors idyllique pour fonder sa République platonicienne. Mais la référence à Platon s'arrête à une proposition d'alternative à notre société consumériste. Une proposition de vie dans la recherche du "bien" plutôt que du confort. La nécessité d'une éducation physique autant qu'intellectuelle.
Pas de spécialisation et de hiérarchisation des rôles comme dans Platon et ce père (Ben), qui n'a de despotique que sa façon de gérer le quotidien de ses enfants, leur demande au contraire de penser par eux-même, de ressentir, autant que d'apprendre (le passage sur Nabokov en est l'exemple). Certes, il s'agit d'une carte postale, mais qui souligne ses propres traits caricaturaux par la dérision et l'humour. Contrairement à ce que pense une certaine critique institutionnelle à l'image du grand père dans le film, Ben nous offre bel et bien à ses enfants une tentative d'alternative démocratique, car la tyrannie de Ben (que son fils accuse d'avoir tué sa mère), prend fin lorsqu'il se rend compte du caractère trop radical de l'éducation qu'il leur a donnés, jusqu'à avouer avoir "tué leur mère" .
Le happy-end est agaçant, mais la fin pédago semble justifier la fin de ce très beau film écolo.