Sous le patronage de Scarface, le parcours d'un criminel partant de rien, arrivant loin, puis chutant.
Ce n'est pas de trafic de drogue, de guerre de gangs ou de prostitution qu'il est question ici, mais de fraude à la TVA. Mais pas de complaisance pour autant. Le mal n'est pas direct, mais c'est l'Etat qui est arnaqué dans ses fonds. Les fonds de l'Etat, c'est de l'argent public, l'argent fourni par les contribuables, les citoyens ordinaires, qui galèrent. Et cet argent va alimenter le monde de la nuit, le monde du luxe, le monde du crime. Donc pas de complaisance pour ces criminels qui ne méritent de traitement de faveur... sauf peut-être pour le personnage de Michael Youn, qui se retrouve embarqué presque malgré lui dans cet arnaque foireuse avec des délinquants ratés de bas étage.
Pas de traitement de faveur donc, dans ce film qui, comme toujours avec le réalisateur, finit par insuffler au spectateur, à mesure que le spectateur perd en empathie pour ces ennemis de la collectivité, un sentiment d'angoisse, de malaise, projeté sans l'avoir voulu dans un monde occulte, un monde plutôt nocturne où le crime est omniprésent, où personne n'est vraiment bon, où personne ne fait de cadeau. Un malaise désagréable, révoltant, mais assez rare au cinéma.