Carrie, ou la sorcière du XXè siècle.
Si les premières images de jeunes filles des années 70 prêtent à sourire avec leurs queues de cheval et leurs casquettes, on se prend rapidement d'empathie pour Carrie, jeune fille persécutée par ses camarades de classe.
Au-delà d'un film fantastique, De Palma parvient ici à nous faire ressentir toute la cruauté dont sont capables de jeunes adolescents, ou une mère complètement possédée par son idée de la religion.
La jeune actrice, que je ne connaissais pas, joue très bien et on se prend au moment où elle découvre ses pouvoirs, à espérer qu'elle aura le courage de les utiliser sur ses tortionnaires. Malgré une photographie qui a un peu vieilli, la réalisation de De Palma permet de s'identifier à cette jeune fille, et le suspens jusqu'à la scène finale monte crescendo tout au long du film.
L'horreur est alors perceptible, avec cette jeune fille au visage d'ange qui se transforme en torrent de vengeance sans discernement, au point de tuer sa seule bienfaitrice. On se rend compte alors de l'enfer qu'a pu subir cette jeune fille pour déverser autant de rage à l'état brut.
Un film qui ne fait pas si peur que ça, mais qui nous pousse à nous interroger sur la cruauté dont peuvent faire preuve les jeunes et moins jeunes en société.