L'été meurtrier

Tout laissait croire que Ce Sentiment de l'Eté aborderait le délicat sujet du deuil. Les différents synopsis un peu partout sur internet, les critiques que j'ai pu lire ici même, ainsi que les premières minutes montrant le décès prématuré de Sasha. Au clap de fin j'attend encore de pouvoir tirer une leçon sur la manière dont on peut surmonter le deuil.

L'histoire se déroule sur trois été, celui de la mort de sasha, l'été suivant, et deux ans après donc. Quelques jours après la mort de Sasha le thème du deuil est bien présent, et même plutôt bien traité. Mais dés l'été suivant c'est fini, les protagonistes ont refait leur vie, et c'est pas plus mal d'ailleurs, on ne peut pas pleurer un être cher éternellement.

Du coup qu'est ce que raconte le film? Pas grand chose. Les proches de Sasha mènent leur petite vie inintéressante. Boulot, vacance, vie sociale, etc. Et le rapport au deuil dans tout ça? Lawrence a perdu sa petite-amie, et alors? Zoé est devenu fille unique, et donc?

Ce Sentiment de l'Eté est typiquement ce genre de film d'auteur qui se la pète en prétendant traiter de sujet sensible et universel, mais qui part dans tous les sens, et au final ne parle de rien d'autre que de la vie banale de gens dont on se contrefout. Mikaël Hers s'est juste dit : "tiens, si je racontais une histoire sur trois ans et trois villes". Ok, mais ça suffit pas, on pourrait même dire que ça ne sert à rien.

Allez savoir pourquoi je ne me suis pas excessivement ennuyé. J'étais peut être dans de bonnes dispositions, ou peut être que l'histoire est réellement bien construite et prenante. Je n'en ai pas eu l'impression mais les faits sont là. Et étant donné que je fonctionne beaucoup à l'affectif ce film ne mérite pas la note catastrophique que je mettrais si j'écoutais ma raison. Rajoutons une première partie réussie et des acteurs convaincants et on arriverait presque à la moyenne.