L’allitération va bien au titre d’une œuvre qui réconcilie le mythe parisien à l’ennui de ses quartiers. En effet Klapisch guette la poésie dans de grands appartements d’artistes où la concierge est l’inévitable verrou des relations sociales. Il ne s’agit pas de la mère Michel de Balasko, pourtant on parle bien d’un chat, Gris-Gris, ou l’amulette animale qui maraboute le feu au scénario : Garance Clavel part en vacances, ça dure une image de 4 secondes, la voilà revenue & le chat perdu.
Yep, le scénario nous est plus ou moins asséné. C’est le cœur de la capitale dont il faut suivre le battement pour apprécier les rues, & c’est sans personnalité mais avec beaucoup de délicatesse que Clavel l’amène. Sans donner dans le métro-boulot-dodo qui est l’épée de Damoclès du cinéma parisien, Klapisch en vient presque naturellement à aborder les différents spécimens du quartier, à commencer par l’idiot du (Greenwich ?) village pour finir sur le baba musicien, en passant par les vieux.
Les vieux. Ces vieux magnifiques dont Renée Le Calm est la cheffe de file. Elle a attendu son centenaire pour disparaître cette année (2019), un sort qui semble témoigner de son austère & authentique détermination cachée derrière une porte taggée ”fuck la vioque”.
En fait, on ne sait jamais si Klapisch cherche à capturer l’authenticité de la semi-impro en conditions réelles ou s’il est le reconstructeur sur une capitale en chantier permanent. Ce doute finit par faire de son film un fourre-tout : un homo, une homo, un Arabe, un gentil, un ennuyeux, une vieille rebelle, des pipelettes, une boîte, la police, le monde de la mode… Le compte est bon. Les questionnements de Clavel sous le prétexte de la perte du chat sont autrement plus signifiants & ressourçants que cet apparent cahier des charges.
La création des manques est un peu raccourcie chez Klapisch, qui n’hésite pas à passer directement du départ au retour de vacances ou du maquillage au démaquillage. Mais ces raccourcis sont des ponts, de quoi admirer un peu mieux la Seine à chaque survol & approcher de la complétude de cette œuvre en plein âge d’or du cinéma de Paris.
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