Quand les bons sentiments ne suffisent pas...

Que les choses soient claires d’entrée : si je suis allé voir ce « Chacun pour tous » c’est pour une seule et unique raison, la présence de Vianney Lebasque derrière la caméra.


J’avais particulièrement aimé son premier long-métrage, « Les petits princes », notamment pour sa manière parfois originale de traiter la question du sport, aussi bien dans le fond que dans la forme, et j’étais curieux de voir comment allait pouvoir évoluer cet auteur prometteur.
Ici, avec ce « Chacun pour tous », Lebasque décide une fois de plus de nous parler de sport, de jeunesse en manque d’horizon et de formation de l’individu à travers le groupe.


Néanmoins la différence de tonalité d’avec « Les petits princes » se fait assez vite ressentir. Très vite, ce film semble à la fois vouloir jouer davantage la carte de la comédie (casting, situation ubuesque), tout en affirmant la volonté de traiter une question de société à hauteur d’humain (vivre au quotidien avec des handicapés).
La démarche est assez surprenante au premier abord et aurait peut-être pu faire des merveilles.
Seulement, il ne faut pas longtemps pour se rendre compte de toutes ses limites.


Le véritable problème, c’est que ces deux dimensions sont traitées de manière assez démonstrative et légèrement poussive.
Et même si j’ai senti plein de bons sentiments de la part de Vianney Lebasque pour transformer cette histoire en fable humaine, sympathique et touchante, je ne suis jamais parvenu à vraiment rentrer dedans.
Certes, il y a une intelligence à ne pas en faire trop, ni dans l’humour ni dans le mélo, mais d’un autre côté ce film ne se résume trop souvent qu’à une simple accumulation de conventions pour que la magie opère sur moi.
Et s’il aurait pu se produire quelque-chose autour des personnages de Freddy et Yohan – vraiment traités avec bienveillance sur la fin du film – ceci ne s’est finalement pas fait, la faute à toutes ces artificialités malvenues qui sabordent le travail d’ensemble.


Et franchement ça m’ennuie d’en arriver à ce bilan là, parce que je trouve qu’il y avait pas mal de bonnes intentions dans ce film, ce qui le distingue quand même pas mal du marasme habituel que nous pond régulièrement le cinéma français.
Seulement, je pense que la démonstration était trop grosse et trop rigide pour sortir du carcan habituel et ennuyeux de la petite fable bien-pensante qui assène sa leçon sans parvenir à créer quelque-chose de véritablement touchant.
Dommage donc. A croire que Vianney Lebasque a encore besoin de mûrir son art…
Je l’attendrais donc pour son prochain film, laissant ce « Chacun pour tous » parmi ces films pas méchants mais oubliables…

Créée

le 7 nov. 2018

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