Che - 1ère Partie : L'Argentin par JohnnyBeeGoode
D'un côté, y a un film: un biopic sur le Che, pas forcément très imaginatif scénaristiquement parlant, plutôt classique dans sa construction, visuellement travaillé, parfois à la limite du mauvais goût et franchement auteuriste et prétentieux. Caricaturalement: un film de Soderbergh. On va y mettre un 7 (un 6 les mauvais jours) et on en restera-là, merci.
De l'autre côté, il y a un acteur. Benicio Del Toro dans ce qui est la meilleure interprétation des dix ou quinze dernières années. Une puissance rare dans l'effacement, une intensité dans la sobriété, une présence dans l'absence. Ce Benicio Del Toro mériterait que tous les acteurs français retournent vendre du poisson à Intermarché, tellement il les met à l'amende.
Après ce film, il est parti jouer Wolfman, ça montre à quel point il a pris conscience que ce rôle était insurpassable et que, maintenant, il n'a plus rien d'autre à faire de sa carrière qu'à cachetonner dans des blockbusters sans âme et pleins de fric, attendant sa vieillesse et un dernier rôle à la Marlon Brando dans le Parrain. Après, il pourra mourir, laissant derrière lui cette scène où il donne l'accolade à une dizaine d'hommes qui le rencontrent, cette scène qui devait faire trois lignes sur un scénario mais qu'il joue avec la marque des très grands, à savoir rendre sublime et chargé de sens le moment le plus anodin, le geste le plus banal.
Mais le film, lui, ne vaut quand même pas plus de 7.
(vous pouvez copier-coller la critique sur la 2ème partie, c'est la même en pire, le film est un peu moins bien, Del Toro y est un peu meilleur).