Fermé à clé

Pauline est la bienveillance par excellence. Elle est infirmière et est très impliquée dans la solitude et douleur de ses patients. C'est aussi une femme tolérante qui fait passer le bien des autres avant le sien. Un jour un vieux facho vient lui proposer d'être tête de liste aux municipales sous la bannière de l'extrême droite.

Chez nous entend décortiquer la dédiabolisation du parti de l'extrême droite dont la popularité croissante ouvre une nouvelle porte aux élections présidentielles. Partant d'une bonne intention, celle de dénoncer l'imposture de l'adoucissement des vieilles valeurs du FN, Lucas Belvaux se plante lamentablement au point de desservire l'intégralité de son propos. En gros, ce film est une bombe à retardement qui risque de contenter une bonne partie des anti-immigrants, des islamophobes et des racistes en tous genres.

Autant du côté des Arabes que de celui des extrémistes, ce film est un nid à clichés déballés avec la délicatesse d'un Donald Trump parlant des Mexicains. Ainsi, tout sonne faux, dss actions des personnages (un nana tolérente de gauche qui du jour au lendemain devient un représentent de l'extrême droite, déjà c'est chelou) jusqu'aux dialogues en passant par les scènes démonstratives excessivement gênantes. Il y a bien deux séquences fortes et poignantes offrant au long-métrage des moments de lucidité étonnant.

Maintenant, en recréant le sosie physique de Marine Le Pen et en exploitant tous les sujets liés à l'affrontement extremistes/moderés sans jamais les exploiter, Chez nous 'est 2 heures d'embarras qui, à force de vouloir dénoncer, s'embourbe dans des sujets qu'il ne maitrise même pas. C'est là le vrai danger, combattre l'intolérance et l'ignorance avec un enchaînement d'approximations...