Et j'ai crié "Christine" pour qu'elle revienne

Film vu à sa sortie. En 1984, j'étais encore dans l'adolescence, et forcément le pouvoir du film était à son maximum: Rock, belles filles, chromes et vrombissements, rêves de domination des casses-couilles du lycée, les chaînes du foyer parentale qu'on rêve de briser, etc…


Près de trente ans plus tard, qu'en reste-t-il ?


John Carpenter est aux manettes, et on peut constater qu'il est un réalisateur sachant faire du cinéma: l'image, la réalisation, le montage, la musique: parfait.


Le principal défaut du film est dans le jeu des acteurs. John Stockwell (Dennis) est une caricature de légumes et Alexandra Paul (Leigh) se demande ce qu'elle fait là, pourquoi et comment. Ils arrivent à nous tirer quelques sourires narquois de leur mièvrerie, mais ça casse l'ambiance, forcément. Notons cependant la prestation honorable de Keith Gordon (Arnie). Il s'en tire pas trop mal montant progressivement les échelons de la démence, mais arrivant trop vite à son maximum et plafonnant ensuite pendant la seconde partie du film. Quelques pointures essaient tant bien que mal de rattraper les bourdes des minots: Robert Proskry (Darnell) maîtrise ses effets sur le bout des doigts et démontre magistralement comment un type peut asseoir son autorité en quelques minutes. Harry Dean Stanton met à profit ses dix minutes de prestation à peine, pour montrer aux petits jeunes ce que jouer veut réellement dire.


Alors que s'est-il passé ? Un mauvais casting, et ensuite il faut faire avec ? A moins que ce ne soit Carpenter qui n'ait tout simplement pas su comment diriger les boutonneux.


Ce film parle clairement de l'adolescence aux ados. Comme d'habitude les américains n'y vont pas avec le dos de la pelleteuse, mais ça peut se laisser voir surtout par nostalgie de ce temps où rêves et réalité se confondaient joyeusement. C'est une curiosité des années 80, pour des ados des années Rubik. Notons pour l'anecdote l'apparition timide du sweat à capuche. ;-)

jcmaison
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Vus de mon écran 2020

Créée

le 14 juin 2020

Critique lue 206 fois

1 j'aime

JC Maison

Écrit par

Critique lue 206 fois

1

D'autres avis sur Christine

Christine
B_Jérémy
9

John Carpenter rencontre Stephen King

N’aie pas peur. J’ai peur pour toi mon vieux, pour ce qui t’arrive pour toi et cette putain de bagnole. Je sais que tu es jaloux, mais on restera ami tant que tu resteras avec moi. Et tu...

le 7 nov. 2018

59 j'aime

40

Christine
Docteur_Jivago
8

Crash

Quelques bruits de moteurs pour accompagner le générique et d'un coup le génial Bad to the Bone de George Thorogood et de ses Destroyers, voilà comment être conquis dès le début ! Ici, John Carpenter...

le 15 janv. 2015

52 j'aime

14

Christine
langpier
10

Les abjections de l'adolescence

Dans leur domaine, Stephen King et John Carpenter s'équivalent. Tous deux maîtres de l'horreur, mais dans leur univers, ils sont deux grandes figures à la renommée internationale, deux emblèmes d'un...

le 30 janv. 2015

33 j'aime

24

Du même critique

True Grit
jcmaison
9

Magistraux Cohen

Je n'ai pas vu l'original, ce qui déplaira à ceux qui jugent cet opus en regard de son ancêtre. Mais ce Western "moderne" m'a captivé. Et c'est avec un étonnement teinté d'un "bon sang mais c'est...

le 2 oct. 2017

6 j'aime

Mort ou vif
jcmaison
3

Ennui

Quel ennui! Évidemment, on perçoit le pastiche à des miles à la ronde. Évidemment, on pourrait se laisser emporter par le bonheur de la parodie de genre, mais au final, c'est un ennui sans fond qui...

le 1 oct. 2017

5 j'aime

4

Open Range
jcmaison
8

Ni trop lourd, ni trop léger

Les Westerns. Un genre éculé où rien de bon ne peut plus sortir, et c'est généralement ce que je pense. Si j'ai plaisir à revoir les séries de Sergio Leone, pour le reste j'ai tendance à m'y ennuyer...

le 26 sept. 2017

5 j'aime