Film vu à sa sortie. En 1984, j'étais encore dans l'adolescence, et forcément le pouvoir du film était à son maximum: Rock, belles filles, chromes et vrombissements, rêves de domination des casses-couilles du lycée, les chaînes du foyer parentale qu'on rêve de briser, etc…
Près de trente ans plus tard, qu'en reste-t-il ?
John Carpenter est aux manettes, et on peut constater qu'il est un réalisateur sachant faire du cinéma: l'image, la réalisation, le montage, la musique: parfait.
Le principal défaut du film est dans le jeu des acteurs. John Stockwell (Dennis) est une caricature de légumes et Alexandra Paul (Leigh) se demande ce qu'elle fait là, pourquoi et comment. Ils arrivent à nous tirer quelques sourires narquois de leur mièvrerie, mais ça casse l'ambiance, forcément. Notons cependant la prestation honorable de Keith Gordon (Arnie). Il s'en tire pas trop mal montant progressivement les échelons de la démence, mais arrivant trop vite à son maximum et plafonnant ensuite pendant la seconde partie du film. Quelques pointures essaient tant bien que mal de rattraper les bourdes des minots: Robert Proskry (Darnell) maîtrise ses effets sur le bout des doigts et démontre magistralement comment un type peut asseoir son autorité en quelques minutes. Harry Dean Stanton met à profit ses dix minutes de prestation à peine, pour montrer aux petits jeunes ce que jouer veut réellement dire.
Alors que s'est-il passé ? Un mauvais casting, et ensuite il faut faire avec ? A moins que ce ne soit Carpenter qui n'ait tout simplement pas su comment diriger les boutonneux.
Ce film parle clairement de l'adolescence aux ados. Comme d'habitude les américains n'y vont pas avec le dos de la pelleteuse, mais ça peut se laisser voir surtout par nostalgie de ce temps où rêves et réalité se confondaient joyeusement. C'est une curiosité des années 80, pour des ados des années Rubik. Notons pour l'anecdote l'apparition timide du sweat à capuche. ;-)