Cinema Paradiso est le deuxième film du réalisateur italien Giuseppe Tornatore. Après Il Camorista (1985) qui traite de la mafia italienne, le réalisateur nous livre un film un véritable chef-d’oeuvre. Sélectionné au festival de Cannes en 1989 où il obtient le Grand prix du jury, il connait de nombreuses éloges et obtient également l’Oscar du meilleur film étranger. Nous connaissons plusieurs versions de ce film, une version longue de 2h47, une autre de 2h35 et enfin une dernière de 1h58. Comble du sort ou non, c’est principalement dû a une censure pour cause de « sexualité ». Aujourd’hui nous avons accés a la version longue du film qui était sortie aux Etats-Unis en 2002 sous le nom Cinema Paraidos : The New Version.


L’intrigue principale du film se déroule dans le village fictif de Giancando où Salvatore a grandit. Mais la première séquence nous montre un Salvatore plus âgé (Jacques Perrin) vivant à Rome et qui reçoit la triste nouvelle du décès de son vieil ami Alfredo. Alors s’ensuit les aventures de Salvatore de Toto (Salvatore Cascio) à Mr Lenera, son nom de réalisateur.


À travers le personnage de Salvatore, Giuseppe Tornatore nous livre une histoire d’amour a trois étages. C’est avant tout une ode au cinéma qui y est dressée. Un cinéma qui est représenté dans la pluralité de ses sens. Dans les théories du cinéma italienne, il existe deux formes qui prennent en compte le film : filmografico et filmofanico. Le premier concerne tout ce qui correspond a la phase du montage, ce qui est présent dans le film. D’abord dans l’entreprise livré par Alfredo (Philippe Noiret) au début du film qui cut les scènes les plus « vulgaires » des films pour qu’ils soient en adéquation avec les dogmes religieux. Ou également présent lorsque Salvatore adolescent (Marco Leonardi) tourne ses premières scènes, ses premiers plans, qu’il projettera par la suite. Plus encore dans le fait que Salvatore, alors adulte et interprété par Jacques Perrin, soit devenu un grand réalisateur a succès. On y retrouve tout un processus cinématographique, que cela concerne la distribution, qui est légèrement exploité, le travail des projectionnistes, mais comme nous l’avons déjà l’art du tournage et du montage. C’est également l’arrivée de nouvelles techniques de projection qui sont représenté, on quitte le nitrate de cellulose, qui est a l’origine de la perte de vue d’Alfredo, pour une autre forme plus résistante et moins inflammable.
Ces évolutions ne sont pas que techniques et se ressentent également dans le second aspect que peut prendre le film. L’aspect relatif au filmofanico concerne lui tout ce qui regarde la projection propre du film et ainsi son affect sur les spectateurs. Les hommages nombreux a différents films tendent a montrer un cinéma qui évolue dans le temps en même temps que son public. Les nombreux point sur ce couple juvénile, a peine rencontré, qui évolue dans le temps, la femme tombant enceinte, des enfants, pour finir avec les cheveux blancs et les traits ridés. Giuseppe Tornatore s’intéresse également aux forts liens qui unis les italiens au cinéma. D’abord en montrant une réunion sociale. Toute classe se côtoie dans le cinema Paradiso et même si le fort est en haut et les faibles en bas, cela n’empêche pas le contact entre eux et quelques fois des retournements de situation. Que cela soit à l’intérieur ou à l’extérieur, le cinéma ne se limite pas seulement a une projection en salle mais s’ouvre sur le monde et permet à chacun de s’ouvrir en même temps que lui. Le cinéma comme lieu de rencontre, lieu d’évasion, de plaisirs (prostitution ou personnel). La liberté des moeurs est plus large au fil des ans et le film nous le montre.


Outre cet amour du cinéma, on retrouve dans ce film l’amour de la famille ou du lien qui peut s’y apparenter. Evidement entre Salvatore, sa mère et sa soeur. Mais plus encore à travers le père de substitution qu’est Alfredo pour Salvatore. C’est lui qui enseigne la vie, l’amour et le cinéma. La mort d’Alfredo engendre le retour aux sources de Salvatore qui était partit de chez lui après son adolescence sans jamais y revenir. Les causes a ce départ son multiple mais une seule retiendra toute notre attention, l’amour. Cet amour qui lie Salvatore et Elena. C’est celui ci qui rythme le film plus que tout autre et qui rythme vie de solitude que connait Salvatore dans sa vie d’adulte. Les quelques premières images filmées par Salvatore nous le montre, on y voit la jeune Elena (Antonella Attilli) subir ce coup de foudre voyeur.


C’est un film a voir quand on aime le cinéma. Et même si vous n’aimez pas le cinéma, regardé ce film 100 fois, une fois chaque jours, si a la fin vous y parvenez, je pense que vous en êtes tombé amoureux.

Chewbamax
9
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le 14 oct. 2020

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Chewbamax

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