Sans nuances (vous l'avez?)

Ça y est : j'ai ENFIN vu le « fameux » « 50 nuances de Grey », dont le triomphe n'a d'égal que les moqueries dont il a été victime depuis. Et sincèrement, elles ne sont pas vraiment imméritées. Très (très) loin de l'aspect sulfureux qu'on nous a vendus à tout bout de champ, le résultat est une romance comme bien d'autres, où l'on a juste ajouté une dimension sado-maso que l'on nous cache presque intégralement (visuellement parlant) pour seulement balancer quelques sous-entendus et une pseudo-scène chaude à la toute fin histoire de bien montrer qu'on est vraiment très audacieux. À moins qu'au contraire, le film ne s'assume comme une histoire pour midinettes à laquelle on aurait ajouté quelques « sensations fortes » histoire de faire « moderne ».

Après, je n'en attendais pas grand-chose et de ce point de vue, pas de regrets : c'est même sans doute moins que ce que je pouvais craindre. D'ailleurs, la mise en scène est certes sans aucune audace, mais soignée. Au moins y a t-il une histoire : certes, il ne se passe pas tant de choses que ça, mais il y a au moins une évolution, et bien que certains dialogues soient franchement risibles, les deux héros ne sont pas si ridicules. D'ailleurs, si Jamie Dornan est assez moyen, Dakota Johnson est excellente, les seconds rôles étant en revanche inexistants (à l'exception, peut-être, de Max Martini). Bref, une œuvre en définitive bien anodine, apparaissant plus comme un énorme produit marketing que réellement un film : vaguement regardable et très vite oublié.