Je commencerai par établir des faits : après avoir lu la moitié du premier tome de la trilogie littéraire "50 shades", je peux vous assurer d'une chose : ce bouquin est d'une nullité absolue. Non pas seulement car le thème est abordé de manière ridicule et superficielle mais essentiellement parce que la rédaction est Baclée (la majuscule est ici importante) et les répliques/situations sont toutes plus grotesques les unes que les autres. Pourtant, je ne suis pas un ennemi du genre, loin de là. Il y a trois cartons de livres harlequin dans le grenier chez ma mère et je peux vous dire que certains d'entre eux sont d'assez bonne facture pour faire bander une fillette de 7 ans.

Malgré ce postulat résolument pourrave qui enchaîne toute adaptation potentielle dans les oubliettes de la nullité, je vais commencer par dresser les quelques aspects positifs que l'adaptation possède quand même. Car il faut tout d'abord avouer que le film rehausse l'aura des bouquins...mais de très peu, partiellement et parce que c'était pas franchement difficile à la base. Plus précisément, il leur donne une classe qu'ils n'ont pas, entre autres grâce à la présence d'une BO assez jouissive (sic) : Beyoncé, Sia, Ellie Goulding, c'est autant d'invitées de marques qui rythment le film en lui donnant une ambiance sonore agréable.

L'autre point fort du film est sa drôlerie : involontaire, certes...mais véritablement efficace. Les dialogues et les situations se révèlent assez énormes et mauvaises pour en devenir comiques. A la séance à laquelle je me suis rendu, c'est un public galvanisé par la nullité ambiante qui a applaudit en riant à l'apparition du générique de fin. On passe un bon moment, résolument, pour peux qu'on sache apprécier un bon navet quand il se présente à nous. (notez que c'est à ce titre que j'ai vu les cinq films de la saga Twilight) Dans cettre droite ligne, la scène de la fessée est paradoxalement le moment, à le fois le plus ridicule, drôle et sexy du film.

On s'arrête là pour les aspects positifs ; le reste n'est que déception, oui mes bons braves ! De ce point de vue là, le film est une droite adaptation des bouquins puisqu'il met en scène des comédiens mauvais lâchant des répliques mal écrites dans des situations sans subtilité. On excuse un peu les comédiens, comment être bons dans des situations pareilles ? Personnellement, je leur passe ca, allez ! (ils prouveront d'autant mieux leur non-talent dans d'autres films comme Kristen Stewart et Robert Pattinson ont pu le faire)

Le dernier immense aspect qui rend le film si désespérément naze réside dans son absence assez marquée de sexe. En tout est pour tout, il doit y avoir quatres scènes de 2minutes 30 (et la moitié d'un penis en gros plan) pour nous donner l'eau à la bouche et installer le début d'une ambiance torride. L'histoire n'est même pas fidèle à l'univers du BDSM puisqu'elle ne fait qu'effleurer du bout de la cravache ce qui peut se faire en la matière. Et dans cette idée, les dernières minutes du film sont à mon sens ce qui relève du plus révoltant. Car comme dans toute mauvaise histoire, on comble le manque d'approfondissement des personnages par de la psychologie de comptoir : "Bien sûr, si Christian Grey est si violent, c'est qu'il a été abandonné par sa mère et à vécu les affres de la guerre, qu'on est cons !"

Désespérant ; comme si un homme ne pouvait pas sainement avoir envie de foutre une claque sur le cul de sa go sans être un balafré de l'existence. On marche sur la tête.
KenKennyKennedy
2
Écrit par

Créée

le 17 févr. 2015

Critique lue 417 fois

6 j'aime

2 commentaires

KenKennyKennedy

Écrit par

Critique lue 417 fois

6
2

D'autres avis sur Cinquante Nuances de Grey

Cinquante Nuances de Grey
Socinien
3

Viol en réunion

100 millions d'exemplaires vendus, un matraquage depuis des mois à coup de rumeurs de tournage, une omerta de la critique journalistique avant la sortie officielle, un soupçon de souffre et...

le 12 févr. 2015

362 j'aime

78

Cinquante Nuances de Grey
blig
2

Le loup de Balls Street

Conversation téléphonique longue distance Seattle-New-York, une nuit chaude et électrique du mois de mai, entre un maître dominateur et son élève : Maître, Anastasia est partie... La pute...

Par

le 15 févr. 2015

278 j'aime

25

Cinquante Nuances de Grey
Voracinéphile
2

Cuir ou salopette ?

J'enfonce ma carte dans le distributeur. Les portes s'écartent devant moi. Une forte odeur de bourgeoise envahit mes narines. L'éclairage tamisé révèle des rangées de fauteuil d'un rouge affriolent...

le 13 févr. 2015

182 j'aime

27

Du même critique

Une merveilleuse histoire du temps
KenKennyKennedy
8

Une merveilleuse histoire du temps, en effet !

Admiratif lointain du personnage de Hawking, j'étais très curieux à l'idée de voir ce film. Je vous fais part de l'avis paradoxal que je possède à son propos, entre déception et réel contentement. Je...

le 4 févr. 2015

2 j'aime