Que ne ferions-nous pas par amour de sa moitié. Et à l’occasion de la saint-valentin, j’ai accompagné avec plaisir (et à reculons) ma douce et tendre au cinéma. Et c’est avec joie (très, très, mais alors très dissimulée) que je me suis retrouvé dans un hall d’entrée de cinéma remplit à ras bord de femmes ! Forcément, lorsque l’on va voir 50 Nuances de Grey, adaptation du roman érotique événement des deux dernières années. Je n’avais jamais vu autant de demoiselles au mètre carré, j’avais presque peur d’être pris pour un morceau de viande. Je m’installe dans la salle, qu’on m’annonce complète dès que je rentre dedans et je me demande si je vais pouvoir entendre quoi que ce soit vu le brouhaha ambiant. Le film commence, nous découvrons Christian Grey (Jamie Dornan) torse nu et un silence de mort se fait alors sentir…
Avant d’aller plus loin, je précise que je n’ai pas lu les livres, grand bien me fasse, il n’est donc pas question pour moi de comparer les deux œuvres.
Nous découvrons de suite Anastasia Steele (Dakota Johnson), jeune femme encore à la fac, sans grand charme, hormis de beaux yeux bleus et un sourire désarçonnant, et que dire lorsqu’elle se mord la lèvre inférieure. Pour dépanner sa colloc Katherine, (Eloise Mumford) elle se rend à Seattle pour interviewer le playboy milliardaire par excellence qui donne chaud à toutes ces dames : Christian Grey. Une jeune PDG de moins de trente ans, mystérieux et qui réussi tout ce qu’il entreprend de manière bien insolente. Ce premier face-à-face va marquer les deux personnages. L’un prenant l’ascendant sur l’autre, cette dernière étant plus que troublée et intimidée.
Un jeu, lent, lent, mais lent, de chat et la souris va commencer entre les deux personnages. Anastasia est totalement « in love » et n’attends qu’une chose, que ce séduisant mâle alpha lui fasse l’amour. Ce dernier faisant tout pour la séduire, de façon très autoritaire, avant de la repousser car il n’est pas fait pour elle, avant de la rappeler, avant de la repousser, avant de… Ils s’attirent comme des aimants, et se repoussent de la même façon. Les choses se décantent peu à peu, un premier bisou (après 45 min de film !!!! Pour un film érotique…) mais cela n’ira pas plus loin. Christian explique à Anastasia, qu’il n’est pas romantique, il ne fait pas l’amour car il bai…, pas de sorties en amoureux, de restaurants, de ballades en tête-à-tête, mais un accord de confidentialité et un contrat de soumise !
Christian est un dominant, et n’a jamais rien ressenti de tel que ce qu’il ressent pour Anastasia. Elle doit être sa soumise. (Ouais, enfin un peu d’érotisme ! Et bien non !) A partir de là c’est la cata ! Ce contrat, il va n’être question de cela pendant tout le restant de ce film. De façon très « dominatrice » Christian va supplier Anastasia de signer ce put… de contrat, la couvrant de cadeaux. Tandis que cette dernière ne cessera de s’interroger, de le narguer, de le faire attendre, de le pousser à bout, de vouloir modifier le contrat. On voit tout de suite qu’elle a un tempérament de soumise celle-là, tout de suite…
Et le film va se résumer à cela pendant plus de deux heures. Martine fait de l’avion, Martine fait de l’hélicoptère, Martine a une fessée, Martine à une grosse voiture, Martine joue avec une cravache… Euh, pardon, je voulais dire Anastasia. Elle ne cesse de pleurer ou de se moquer de Christian mais accoure dès qu’il propose de baisser son pantalon. C’est en fait juste une jeune femme d’une vingtaine d’années qui découvre les joies du sexe pour la première fois.
Pour l’érotisme on repassera, si les bandes-annonces nous laissaient entrevoir des moments un peu chauds, il n’en est rien, cela se résumant à une femme à qui on retire une robe et un mec qui baisse son pantalon en crachant l’emballage d’une capote. Et que dire de l’interaction dominant/soumise ? La grosse scène étant sans doute celle de la ceinture, mais on ne voit rien, en entent le claquement puis gros plan sur les doigts de pieds qui se crispent.
Et quand on essaie de rentrer un peu dans du concret, dans les raisons des agissements de ce Christian Grey, on tombe dans le cliché le plus total, avec une vilaine maman camée, et du coup le fiston se venge sur les demoiselles lui rappelant sa mère.
Le casting n’est pas top, et je comprends pourquoi les fans du bouquin ne semblaient pas emballer par ces acteurs. Jamie Dornan ne transmet rien, pire qu’une huître et il donne autant l’impression d’être dominant que moi d’être danseur étoile. Dakota Johnson fait nunuche et n’est vraiment pas crédible, ses réactions font surjouées. Et pourtant leur première scène m’avait plutôt encouragé à plonger dans le film. Quelle erreur ! Après, difficile de parler des autres acteurs, tant ils ne servent à rien !
Hormis cette première scène, la bande-son aura également marqué des points. De bonnes chansons, aux bons moments. C’est plutôt bien filmé.
Bref, je ne suis clairement pas le public cible de ce film, mais de façon objectif je dois bien dire qu’il est vraiment mauvais. Et au vue des blablas entre nanas à la fin du film, les lectrices ne sont pas toutes satisfaites par le film… Aucun rythme, il ne se passe rien. Un peu plus de deux heures de film, pour qu’une jeune femme, soi-disant intelligente se rende compte qu’elle n’aime pas être battue avec une grosse ceinture en cuir !! Et dire qu’il doit y avoir deux autres volets…