Les adaptations, c'est comme la drogue, c'est mal!

Commençons par le commencement car j’aimerais pouvoir commencer à écrire ma critique n’est-ce pas !

Recadrons.
50 Nuances de Grey est un roman écrit par E.L. JAMES, paru le 3 Avril 2012. C’est un livre de 560 pages mais pour nous faire dépenser plus de fric la maison d’édition la décomposer en 3 tomes (50 nuances plus sombres et 50 nuances plus claires), merci Vintage Books.
Pour les titres il y a du haut niveau de brainstorming. Je ne sais pas ce que vous en pensez. Mais j’imagine à chaque fois les personnes qui se cassent le cul à pondre des titres aussi peu recherché. Bref.

Je n’ai pas lu le livre. Car ce n’est pas mon type de littérature à la base. Je voulais juste montrer le cheminement qui va nous conduire à la production d’un film.

Adaptation
Pour éviter toute catégorisation ou machisme, sexisme de mes propos je m’en tiendrais au fait.
Non je m’en branle royalement. Le roman vise clairement une certaine catégorie de lecteur (ou lectrice en mal d’histoire un peu « borderline »).

Et en tant qu’adaptation cinématographique, Hollywood et la production voit clairement l’intérêt pécunier d’une telle adaptation !
Pareil, ici aussi je m’amuse à imaginer les personnes voulant adapter ce type de roman à l’écran.
« Bon les gars j’ai choper le Twilight pour les 30-45 ans : 50 nuances de Grey. Ça tombe bien le livre est en 3 tomes…on va faire une trilogie, on va se faire du blé sur le dos des naïves et on fera genre que le réalisateur à explorer le monde du SM ».

Et là, Michel le stagiaire tente une vanne : « Mais vu votre script de merde, c’est déjà du SM en soit ! »
Les autorités de Los Angeles n’ont toujours pas retrouvés le corps de Michel. Etrange n’est-il pas ?!

Revenons à nos bondages
J’ai été noyé par la promo du film et les femelles en mal d’amour sur les réseaux sociaux et autre forum où j’aime trainer de temps en temps.
Impossible d’échapper à ce film, à un extrait.
Soudain, le film sort dans les salles noires. Et les critiques sont unanimes. Nous avons à faire à la 1ère grosse merde du cinéma de 2015.
J’ai une petite préférence pour la critique de « Première » avec cette phrase qui m’est restée : « On regretterai presque la tension sexuelle dans Twilight ».
Le ton est donné, la presse française est exigeante après avoir encensé « La Vie d’Adèle ».

Cependant, la plupart des lectrices francophones ont adoré ce film « tro profon », « une histoir damour jamai vu au cinoche »…
Twitter est la lie de l’humanité au passage. Ceci étant j’y ai déniché (sans forcer je l’avoue) des phrases comme celles sus mentionnées dans ce paragraphe.


Eh merde ! Ma future femme veut que nous allions voir le film car elle risque d’aimer
Des collègues et autres joyeusetés de son entourage n’arrêtent pas de l’encourager à voir ce film.
Aimant le SM, je me dis pourquoi pas aller me torturer à aller voir cette chiasse. J’vous le dis clairement. J’ai des avis à la base mais je reste très objectif durant le visionnage. Car lire des critiques de presse n’est pas forcément la solution. Se faire son avis reste, avant tout, la meilleure des solutions.

La Saint Valentin. Parfait moment pour voir un film romantique ! Après 2 heures d’image je sors, je retrouve enfin la lumière du jour…ET mes supers pouvoirs de connard.
Je vais critiquer ce film et je vais être une grosse salope et me lâcher comme pas permis sur cette chiasse cinématographique.

Avant de partir dans mon monde, sachez que je serais acerbe et de mauvaise foi. Enfin comme d’habitude en somme.
Et je tiens à souligner que ma moitié n’a pas du tout apprécié le film malgré qu’elle n’ait eu que des bons retours.


Allez, ça va cravacher son godemichet !!

Déjà des les 1ères minutes du film ce qui m’a frappé (ouah le jeu de mot élaboré pas du tout fait exprès), ce sont les musiques mises de manière aléatoire.
D’ailleurs en lisant le générique j’ai lu Danny Elfman…Eh merde ! C’est mal barré. Et croyez-moi, dans les 15 premières minutes du film on a malheureusement envie de se cacher sous le fauteuil tellement on se sent gêné par le mauvais jeu d’acteur…
C’est partit pour 2h04 de film.
Enfin, les musiques sont souvent inadaptées à l’action qui se déroule sous nos yeux. Je n’ai pas compris ce mauvais timing…
Mais bon tout le monde peut se planter, et les goûts musicaux sont subjectifs. Mais faut pas pousser le tambourin au bord du précipice tout de même.

On passe une bonne vingtaine de minutes à se demander mais où nous emmène Sam (le réalisateur Sam Taylor-Wood)…
Anastasia Steele est une jeune femme en fin d’étude littéraire. Elle part interviewer le richissime Christian Grey car sa colloc boit de la soupe et c’est une fainéante que le réalisateur lui même laissera de côté vers la moitié du film (comme le reste des personnages secondaires tout droit issue d’un téléfilm de M6 le dimanche).
Elle est vite sous le charme de ce personnage qui a pourtant le charisme d’un plancton. Dommage car j’ai adoré Jamie Dornan dans la série TV « Once Upon a Time ».
Et Dakota Johnson (Anastasia) joue très très mal. Je l’ai ressenti dés qu’elle essaie de lui poser des questions.
Bien entendu, j’ai compris qu’elle joue la déstabilisation. Cependant, j’aurai aimé ne pas sentir l’aspect brouillon de l’interprétation.
Ça commence mal, n’est-ce pas ? Et encore je suis poli j’trouve !!!

Bref la relation avance, mais le spectateur naïf que je suis n’arrive pas à trouver une branche artistique pour se rattraper. On retrouve les codes du téléfilm du Dimanche, surtout à travers l’interprétation des personnages secondaires !

Enfin, une fois que Mr Grey a exposé sa chambre de « Barbie aime le fouet ». Anastasia n’a pas l’air de prendre ça au sérieux jusqu’au moment où il veut la « baiser brutalement ».
Mais attention, twist du scénario, elle est vierge ! Et du coup j’avais oublier que les vierges se faisait sauter dés le second rencard sans savoir où cela mène.
Je me suis dis, si des nanas de 15, 16 ans sont dans la salle et voient cette scène…M’enfin bref…

Soyons claire, il n’a rien de tordu en dehors du fait que si vous êtes un bel homme de 27 ans avec un peu de pognon, vous pouvez vous choper une vierge très facilement.
Et en plus derrière elle deviendra accro aux claques sur le cul et au coup de fouet, enfin c’était des caresses…

Il n’y a rien de transcendant dans les scènes de sexe (qui sont pourtant la meilleure chose à voir dans ce navet).
C’est exactement ce qu’un couple à l’aise sexuellement pourrait faire. Se bander les yeux, jouer avec des glaçons, de l’alcool, de la nourriture…une petite claque pendant la levrette…
Bref, Hellraiser doit bien se marrer dans sa dimension infernale (avis aux cinéphiles).

Autre chose qui m’a surpris. Anastasia n’a aucune, je ne dis bien AUCUNE expérience sexuelle.
Du coup je l’ai trouvé très à l’aise et plutôt expérimenté pour quelqu’un qui n’a pas pratiqué des actes de plaisir.
D’un point de vue technique, j’ai trouvé ça incohérent par rapport à ce que le film cherche à nous transmettre. Il dégage de l’instabilité, et pourtant, elle baise comme une déesse et se soumet assez vite à certaines bizarreries de Christian.

Je tiens à rappeler, aussi, que le SM c’est le plaisir via la douleur…mais pas d’après Christian : « c’est dans la tête ».
Non. Je suggère de ne pas transmettre des fausses idées à nos chères françaises qui sont très naïves de ce point de vue là.

D’autres choses m’ont troublés, mais pas les personnages. Car il y a un arrière-plan de « Pretty Woman », notamment quand Christian change la voiture d’Anastasia (qui la représente plutôt bien d’ailleurs). Et ce cher richard remplace une Coccinelle de collection par une voiture rouge pétante sans saveur. La voiture de la pétasse en somme…
Et ce film est financé par la marque automobile AUDI. C’est pas possible autrement. Putain !!! D’habitude, le placement de produit est discret dans un film, mais là…rien à foutre. Ultra gênant. Quel amateurisme !

Ah oui, avant que j’oublie, Christian cherche à faire signer un contrat à Anastasia pour qu’elle devienne sa chose, enfin, sa pute.
Et j’ai lu que les femmes trouvaient ce film romantique…Ces mêmes femmes qui ont fait un scandale sur l’affiche sexiste du film « Les infidèles » avec Jean Dujardin.
Quand le paradoxe et l’hypocrisie se marie…

Je reviens rapidement sur les scènes de sexe. Malgré qu’elles soient les meilleures scènes de ce mauvais film. J’y ai remarqué un gros faux raccord.
En effet, Christian emmène Anastasia se faire laminer dans sa « chambre des secrets ». Il l’attache verticalement (debout pour les imbéciles). Mais ensuite il l’a détache et l’a met horizontalement, sur un lit.
Et pourtant on retrouve 2 plans, identiques, vu il y a quelques secondes quand elle était attachée verticalement…WTF le monteur ?! Il se branlait pendant le montage ou bien ?


Les plans graphiques
Je vous l’ai dit, le film est rempli de plan graphique sur la pluie, la nature en tout genre pour tenter de remplir des scènes médiocres, vides de sens. Notamment celle au bord du lac.
En voyant ce genre de plan, je me suis dis que les années 80 sont un jardin d’Eden du cinéma.

Les clichés
Le film dégouline de stéréotype pour mémère en mal d’amour. Pourtant le film se veut réaliste par l’image du couple qu’il cherche à transmettre au public.

Pas une fois la mayonnaise ne prend, pas une seule. Autant on peut pardonner à Jamie Dornan (Christian) de surjouer ses 50 nuances de « folie ». Autant je ne peux pas pardonner Dakota Johnson (Anastasia) pour son amateurisme tout au long du film.


Les dialogues aussi
« Pourquoi tu es comme ça Christian ?? »
« Parce que je SUIS COMME CA !!! »
D’accord, et ce type d’échange (à plusieurs niveaux d’intensités tout de même) durant 2 putain d’heures.

Donc Christian fouette des femmes car c’est un orphelin adopté qui a du subir des sévices dans son enfance. Adopté, il a remonté la pente, mais croisé une vieille dégueulasse qui lui a tout appris concernant le bondage SM.
D’où les « 50 nuances de folie »…

Et j’en reviens à Jamie Dornan qui surjoue tout le long du film en flottant autour des ses nuances…
Ça vient peut être de là le « ciao bébé »…bordel que c’est mauvais…très mauvais, trop mauvais.
Du coup on a du mal à s’attacher à lui et sa crédibilité en prend un sacré coup. Car la folie n’a pas d’apprentie.
Malgré tout ça reste le meilleur acteur de cette daube, pour vous dire le niveau…


Un doublage FR aux fraises
Je ne regarde plus mes séries en VF depuis de longues années, à cause du doublage merdique français, sans parler des erreurs de traduction qui contribuent à créer des erreurs.
Erreurs inexistantes dans les VO…bref.
Ce film a confirmé mes craintes. Les doubleurs sont nuls, faux, la tonalité des voix est hyper mal adaptée à l’intensité de certaines scènes du film.

Tout comme le fait qu’on te traduit certains mot sur les mails ou Smartphones, mais pas tous, mais WTF ?
J’ai eu mes 1eres notions d'anglais grâce au cinéma, merde !


Conclusion
Je n’ai pas grand chose à rajouter. J’espère juste que ma critique sera aussi mauvaise que ce film.
Et que vous n’avez pas apprécié le fait que je n’ai pas apprécié votre navet mesdames.
Joey41
2
Écrit par

Créée

le 15 févr. 2015

Critique lue 2.2K fois

4 j'aime

Joey41

Écrit par

Critique lue 2.2K fois

4

D'autres avis sur Cinquante Nuances de Grey

Cinquante Nuances de Grey
Socinien
3

Viol en réunion

100 millions d'exemplaires vendus, un matraquage depuis des mois à coup de rumeurs de tournage, une omerta de la critique journalistique avant la sortie officielle, un soupçon de souffre et...

le 12 févr. 2015

362 j'aime

78

Cinquante Nuances de Grey
blig
2

Le loup de Balls Street

Conversation téléphonique longue distance Seattle-New-York, une nuit chaude et électrique du mois de mai, entre un maître dominateur et son élève : Maître, Anastasia est partie... La pute...

Par

le 15 févr. 2015

278 j'aime

25

Cinquante Nuances de Grey
Voracinéphile
2

Cuir ou salopette ?

J'enfonce ma carte dans le distributeur. Les portes s'écartent devant moi. Une forte odeur de bourgeoise envahit mes narines. L'éclairage tamisé révèle des rangées de fauteuil d'un rouge affriolent...

le 13 févr. 2015

182 j'aime

27

Du même critique

Cinquante Nuances de Grey
Joey41
2

Les adaptations, c'est comme la drogue, c'est mal!

Commençons par le commencement car j’aimerais pouvoir commencer à écrire ma critique n’est-ce pas ! Recadrons. 50 Nuances de Grey est un roman écrit par E.L. JAMES, paru le 3 Avril 2012. C’est un...

le 15 févr. 2015

4 j'aime

13 Voices
Joey41
9

Goddamn...

"Le pop-punk c'est pour les ados" "Ce groupe me rappelle mon adolescence" "Tiens sympa ce qu'on écoutait quand on était au lycée" Voilà le top 3 des phrases les plus stupides dites par des français...

le 15 juin 2017

3 j'aime

The Evil Within
Joey41
5

L'horreur se meurt

Comme un amour perdu, déchiré. "Tout, tout est fini entre nous" J'ai voulu passer un bon moment avec toi. Déjà tu avais ce regard dans ta jaquette ! Tu m'as tout de suite plu. J'ai voulu aller plus...

le 2 avr. 2015

3 j'aime