Du sexe de pacotille

Cinquante nuances de Grey m’a donné envie de regarder Nymphomaniac. Le film était tellement prude et à l’eau de rose que je me suis dit, c’est parti, fais péter du Lars Von Trier.

Cinquante nuances de Grey, bouquin au succès planétaire, mal écrit et simplet. Film surmédiatisé et pourtant encore plus ridicule.

Je me demande bien pourquoi j’ai été aussi intriguée et intéressée par cette histoire alors que je passe mon temps à la descendre. Ce film avait pour seul but d’être un succès marketing et une source infinie de thunes.

Voici le gros problème : adapter un livre ultra érotique au cinéma, mais qu’il soit visible par la plus grande cible possible et le plus grand nombre de pays, avec deux acteurs qui se détestent et qui ne veulent pas exhiber leur corps à la caméra.

Résultat ? Film interdit au moins de 12 ans en France et salles remplies de fillettes de 13 ans. Mais aussi des vieux, des couples, des amis, des bobos, des cultivés, des racailles. Tout le monde s’est senti attiré vers le cinéma en sachant pertinemment que le film n’était que pacotille.



Le film est maladroit. La retranscription d’actions ou répliques sont ridicules. Ana tombant à quatre pattes, Ana demandant à M. Grey s’il est gay, Christian affirmant qu’il exerce son contrôle dans toutes les situations, ou encore lorsqu’il achète des liens de serrage dans un magasin de bricolage miteux pour attacher sa future victime tout juste face à lui ! Tout semble plus cocasse et ridicule.

L’équipe du film a voulu utiliser tous les détails présents dans le roman. Ils les ont alors jeté ici et là de manière décousue et inutile. L’histoire est lourde et le spectateur a du mal à la prendre au sérieux. Jusqu’à la moitié du film, les maladresses se succèdent. Je me suis demandée si j’allais sortir de la salle.

--- Mini spoil ---

Heureusement, la bande son du film m’a séduite avec des airs suaves, jazz et RnB dont le fameux morceau de Beyonce. Le film s’intensifie au fil des minutes, vers la fin, lorsque la violence SM fini par vraiment se mettre en œuvre. Les hésitations et inquiétudes d’Anastasia semblent plus réelles. Christian Grey, malgré son charme et sa galanterie, ressemble à un monstre sans cœur, ou du moins il nous interroge sur l’intérêt de ces hobbies sexuels. C’est cruel à dire mais le film ne devient palpitant qu’à la fin, lorsque la violence apparait et qu’Ana réagit.

--- Fin du mini spoil ---

Cinquante nuances de Grey n’est qu’un film à l’eau de rose avec peu d’intérêt, avec des scènes de sexe banales que l’on peut voir dans tous les films romantiques, dans la pénombre avec des gros plans sur les soupirs d’extase. Alors conseil : arrêtez- vous au livre.