Cloud Atlas par Narghilet
Après avoir vu Cloud Atlas, la première difficulté est de statuer s'il s'agit d'un nanard en devenir ou simplement d'un chef d'œuvre.
La question reste en suspens...
Tout d'abord, il faut bien convenir que ce film est ambitieux de par son sujet mais aussi son traitement: on suit six histoires en parallèle, entre passé, présent et futur mais qui sont néanmoins toutes liées.
Si finalement le sujet semble assez délaissé et secondaire, le traitement lui me parait être une réussite qui permet au film de garder son ambition et sa sincérité sans tomber dans la prétention: faire compliquer pour faire croire que c'est profond (Inception, Matrix 3, ne vous cachez pas quand on parle de vous!). Là, au contraire, le discours est simple voire simpliste, en tout cas naïf.
En effet, le montage apporte un cachet particulier au film qui se vit comme une expérience onirique; à l'instar d'un rêve, le spectateur est sans cesse bringuebalé entre les différentes histoires d'un scénario matriciel avec des interactions plus ou moins faciles à comprendre entre les époques/personnages/histoires, si ce n'est que leur point commun est l'amour.
Donc le montage est très précis et très réussi, et donne à Cloud Atlas l'impression d'un film à sketches présentant des ponts entre les histoires. Cela donne au film une impression d'exercice de style technique et c'est là que le bât blesse car c'est ce même montage qui fait qu'on ne s'attache pas vraiment aux personnages (on reste quelques minutes par époque), et presque pas aux histoires en elles-mêmes. Dommage car certaines sont plus attachantes que d'autres. D'ailleurs autre particularité intéressante: les histoires sont traitées selon des genres cinématographiques différents: science-fiction, drame, historique, comédie, etc…
Ce montage si particulier fait qu'il arrive qu'on ait l'impression de subir le film, et qu'on est toujours aux aguets; on perd les codes habituels du cinéma et on se retrouve en constant déséquilibre précaire dans le déroulé de l'histoire.
La réalisation et la mise en forme sont plutôt réussies même si je crains que le poids des années se ressente rapidement.
Je n'ai donc pas de réponse définitive à ma question initiale (et n'ai pas la prétention de statuer dessus), mais une chose est sûre, j'ai bien envie de le revoir pour avoir une seconde lecture et certainement apprécier et comprendre certaines choses qui m'ont échappé.