Il y a besoin de repasser sur les critiques d'avant, car, plus les années passent et plus la maturité fait qu'on porte un regard nouveau sur un film.
Le film en lui-même est un chef d'œuvre, je sais que pour un critique de film (à mon modeste niveau) sait se risquer à la raillerie de mes confrères quand on impose le sigle "chef d'œuvre à un film.
J'ai lu le livre sans savoir qu'il allait être adapté au cinéma des mois après, (D'ailleurs remercions les marketing cinéma français qui ne savent pas distribué un film. Oui, puisqu'ils ont toujours a faire à des comédies d'une platitude extrême et d'un ridicule consommé, ils rajoutent des "Very" "Bad" ou "Trip" dans le titre et hop c'est plié. Or, quand ils ont en face un bon film, il y a plus personne.)
Le livre qui a une trame chronologie; qui démarre à l'histoire la plus ancienne, qui atteint le point culminant avec l'histoire futuriste et s'achève avec la première histoire qui se passe en 1870.
Je me suis demandé comment adapté une œuvre aussi dantesque, aussi complète, aussi riche avec un découpage aussi linéaire. Les sœurs Wachoski ont répondu à la question et j'estime qu'elles ont fait là, la meilleure adaptation d'un bouquin en film.
D'abord, le découpage n'est plus du tout le même : le début du film commence avec une exposition chronologique de chaque histoire, c'est l'introduction, de l'histoire, des personnages et des enjeux, ensuite le film abolie la chronologie historique pour laisser place à un montage sensitif, émotionnel sans nous perdre dans le fil narrative.
Le montage a apporté une dimensions supplémentaire à l'œuvre de David Mitchell : le découpage filmique renforce la synchronicité des histoires, au delà de tout élément physique ( cf : la tâche de naissance ) Des scènes d'une époque répondent à d'autre scène d'une autre époque, vice et versa.
L'exploit est d'avoir, avec les six histoires, d'avoir raconté une histoire globale.
J'étais surpris que le film ne crée pas d'engouement à l'époque car il y a un casting cinq étoiles, dont Tom Hanks, s'est fait plaisir en incarnant six personnages. Encore une volonté des sœurs : faire jouer à six acteurs six personnages différents de chaque époque, En plus les personnages ne sont pas choisis par hasard, elles ont toutes un fil conducteur avec entre elles.
Plus je plonge dans ce film, plus je découvre une épaisseur qui va au délà du génie. Filmer la vie avec une générosité, un travail ou on sens l'amour des Wachoski pour son public. A mettre en parallèle avec "Sense8" leur série qui pousse un peu plus loin leur raisonnement.
Ce film est une ode à l'humanité mais c'est une humanité que j'aime. Certains films qui dénonce le racisme tombe dans le piège de caricaturé les "méchants" et de glorifier les "gentils" à tel point que ces films là produisent le contraire, c'est à dire, d'alimenter les tensions, les clivages entres tous les gens. Cloud Atlas présente des personnages qui ne sont pas parfait, voir même ignoble, mais ils sont pris dans une machine infernale qu'est la vie et c'est ça qui rapproche les gens du films, c'est qu'on s'identifie.