Coco
7.7
Coco

Long-métrage d'animation de Lee Unkrich et Adrian Molina (2017)

Coco : le Disney que vous n’oublierez pas

Après la France dans Ratatouille, puis l’Ecosse dans Rebelle, les studios d’animation Pixar nous emmènent au Mexique à la rencontre de Miguel, jeune garçon amoureux de la musique se retrouvant propulsé dans le monde des morts à l’occasion de Dia De Los Muertos, la fête des morts. Vice Versa était un pur chef d’œuvre d’une richesse éblouissante, qu’est ce que Coco va nous offrir en cette fin d’année ?


Pixar frappe fort


L'an dernier, Disney nous embarquait en Polynésie pour y rencontrer Vaiana. Cette année, John Lasseter, le créateur de Toy Story nous emmène autre part, comptant bien une nouvelle fois apporter de la diversité dans ses films. Bienvenue au Mexique. Avant de plonger en plein cœur de ce film, il est bon de rappeler à toutes et tous que non, Coco et La légende de Manolo ont beau êtres en toute logique similaires sur bien des points, tous deux sont différents.


Le Mexique, des personnages et décors colorés, un héros passionné de musique et ne se séparant jamais de sa guitare, un héros refusant son héritage transmis de générations en générations, une histoire se déroulant pendant la Dia de los Muertos, la vie dans l’au-delà, Coco n’aurait pas honteusement copié sur La légende de Manolo ? Non. Alors que La légende de Manolo était portée sur une histoire d’amour, Coco optera pour le thème de la famille ainsi que la transmission transgénérationnelle.


Pour la première fois, Disney, toujours friand de thèmes familiaux et de défis, décide de présenter aux jeunes enfants le monde des morts. Que celles et ceux pour qui ce thème est tabou, Disney Pixar rassure. Nullement question de montrer aux petits de l'horreur et de l'épouvante. Non, Disney Pixar n'a pas choisi de montrer ça, au contraire. Avec Coco, les studios nous font découvrir des personnages colorés et souriants, le tout dans une ambiance à la fois festive, joyeux, humoristique et émouvante. Car oui, Disney adorant faire couler les larmes sur les joues des plus sensibles, entend bien remettre le couvert. Entre larmes de tristesse et larmes de joies, Coco, compte bien vous bouleverser.



La seule chose qui me rende heureux c'est la musique, et toi tu veux
m'en priver. Tu ne comprendras jamais rien.



Le succès a un prix


Au travers du dia de los muertos, Pixar rend un vibrant hommage à cette tradition Mexicaine voulant que pendant deux jours, chaque famille rend visite aux tombes de leurs ancêtres et les décorent, laissant par ailleurs des pédales de fleurs créant un chemin guidant les âmes de chaque défunt de son autel de mort, à la maison de sa famille. Dans cette culture, la fête des morts est une vraie fête.


Tout le monde danse, chante, se déguise, mange autour des tombes, vient passer du temps avec les défunts. Dia de los muertos, une façon de nous souvenir de ceux qui nous ont quitté et une manière de les garder toujours en vie, où qu'ils soient. La mort faisant partie de la vie, Disney oblige, on n'oublie pas d'aborder ce thème avec le sourire, de la gaieté et bien sur, un brin de nostalgique, de mélancolie et de chansons (courtes) typiquement mexicaines. Nous sommes loin de l’image d’un monde proche du néant à la fois sombre et effrayant.


Dans Coco, les fans de Pixar s’apercevront qu’ils naviguent en terrain connu. En effet, les créateurs ont eu la volonté de créer un univers aussi familier et joyeux que possible sans jamais, au grand jamais vous faire peur, vous rendre mal à l’aise ou vous répugner. Aux cotés de Miguel et Dante, nous découvrirons ce monde inconnu à la fois joyeux et coloré. Tout comme le monde des monstres dans Monstres et Compagnie, Coco se veut rassurant, transpose le monde des morts dans un univers, un monde parallèle au notre où chacun a un emploi, une maison et des hobbys. Monstropolis et le monde des ancêtres sont donc similaires, familiers tout en étant fantastiques. De plus, les esprits des morts sont tous montrés de façons sympathiques, continuant de vivre d’une autre façon que leur ancienne vie de vivant. Pas de réel méchant mais un enjeu de taille.



La famille ca devrait servir à ça, à nous encourager. Mais vous, c'est
tout le contraire.



La famille plus importante que sa passion ou ses rêves ?


Au fur et à mesure de l’avancement de l’intrigue, Coco fascine, bouleverse jusqu’à son final tout bonnement poignant. Tout comme Vaiana, Coco voit son impact plus fort une fois le film terminé et le dénouement passé. Le message, les réflexions, les rebondissements, tout prend son sens. Ceci permettant de revoir totalement notre jugement. Ce nouveau Pixar aura beau avoir un rythme et une atmosphère différente des autres Pixar et Disney, il est original, fort de par l’ingéniosité de son esthétisme et de son histoire riche en surprises. Tout ne sonne pas facile et même si on sera loin de la richesse d’un Vice Versa ou Zootopie, Coco mérite toute notre attention. Jamais on n’avait vu une œuvre comme celle-ci. Une première chez Disney.


Du coup, Coco déstabilise. Mais pourquoi ? Son lieu, son héros masculin (longtemps que ça n’était pas arrivé), sa culture, les expressions et l’accent Mexicain des personnages, les musiques et chansons, oubliez tout ce que vous connaissez de Disney. Coco vous emmène autre part. Fort de faire ce choix, Disney Pixar est bien décidé à faire sortir de sa routine et acheminement scénaristique habituel ses plus fidèles spectateurs. Il va vous falloir accepter la nouveauté.


Ouvrez votre cœur, laissez vous submerger par vos émotions. Coco, on le regarde en prenant soin au préalable de prendre un paquet de mouchoirs. Thème de la famille, thème de la réalisation de son rêve, Coco pourrait sonner comme un vent de déjà vu. Et si les préjugés sur ce film étaient faux ? Coco et ses personnages à la gestuelle et aux expressions faciales bluffantes de réalisme remettra tout en question.



Ne m’oublie pas Je vais devoir m’en aller Ne m’oublie pas Tu ne
dois pas pleurer Même quand je suis très loin de toi Tu restes dans
mon cœur Je chante en secret chaque soir Pour que tu n'aies plus
peur Ne m’oublie pas C’est à regret que je pars Ne m’oublie pas
Quand tu entendras une guitare Tu ne me vois pas Pourtant je suis
tout près de toi Quand je chante tu es dans mes bras Ne m'oublie
pas...



Au final, Pixar frappe une fois encore un grand coup. En plus de ses réflexions sur l'importance du lien et de la solidarité familiale, de la mémoire des défunts et de l'échange entre générations, Coco, remplit d’espoir, de jolis dialogues, musiques, chansons, décors, personnages et d’ambiance festive typiquement Mexicaine, nous emmène dans un voyage initiatique lumineux, émouvant et humaniste. Ambitieux, mature, une magnifique déclaration d’amour à la musique, au Mexique, à la fête des morts, aux artistes, le tout servis par des protagonistes attachants, comme Disney sait le faire. Coco : un Pixar formidable allant jusqu’à remercier ses fans inconditionnels en fin de film, la promesse d'une vie remplie d’amour même dans l'au delà. Ne passez pas à coté !

Jay77
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le 2 déc. 2017

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Jay77

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