Les studios Pixar prennent de plus en plus un malin plaisir à sortir des sentiers battus en proposant des films animés séduisant pour les enfants, mais avec des thèmes étonnamment adultes. On se souvient de la scène d’introduction particulièrement émouvante et triste de Là-haut (2009), du discours écolo habité par Wall-E (2008)…
Coco marche dans la droite lignée de ces exemples précédemment cités. Sur tous les plans, Coco surprend. Dans la forme : le dernier Pixar rejoint les nombreuses œuvres Disney, de Dumbo à Pinocchio en passant par le burtonien Étrange Noël de M. Jack, qui joue sur un monde à la fois merveilleux et terrorisant. En l’occurrence, celui des morts. Mais à l’inverse du film de Henry Selick, les morts et leur royaume n’ont rien de lugubre : ils sont enjoués, vivent dans une mégalopole futuriste colorée, et s’apprêtent à célébrer leur fête avec un concert de musique.
Sur le fond : le folklore mexicain et la thématique de la fête des morts permettent à Coco d’évoquer des thèmes récurrents chez Pixar : celui de la mémoire, des origines et de la transmission d’un héritage. Ce qui donne au film du duo Unkirch-Molina une maturité incroyable : il aborde le sujet particulièrement délicat de la mort, sans lourdeur, avec intelligence, positivisme et un sens certain du spleen. Visuellement bluffant, le film d’une grande intensité allie avec brio l’humour, l’action et la tendresse et est riche d’une galerie de personnages fantasques. Un voyage initiatique à ne pas manquer.