En reprenant le à la mode (surtout outre atlantique) Dia de Los Muertos et la musique Mariachi j’ai instantanément pensé à l’excellent « Légende de Manolo » sorti il y a quelques années.
Et si « Coco » n’en a pas la poésie et la maestria il n’en reste pas moins un très bon dessin animé.
Pourtant le début manque un peu de souffle, on comprend vite qu’on va nous resservir la sempiternelle quête de soi contre une famille qui ne comprend pas le rêve d’un jeune garçon. Seulement Pixar ne s’en tient pas à traiter le sujet de façon fainéante, peu à peu Unkrich et Molina glissent vers des sujets plus graves, et moins souvent traités dans les dessins animés à savoir la mort et les non dit (secrets de famille) à mesure que l’intrigue prend de l’ampleur. Plus on avance, plus le scénario surprend, avec un excellent twist et plus l’émotion et la mélancolie deviennent prégnantes. « Coco » finit même sur une cascade d’émotions comme on le voit rarement dans un dessin animé américain.
La mort « Coco » l’aborde de la plus belle des manières d’ailleurs en nous interpellant sur l’importance du souvenir, le poids que peut avoir ceux qui sont partis, le tout enveloppé dans un folklore mexicain aussi réussi sur le fond que la forme, bien que pas assez poussé, magnifique avec ses couleurs chatoyantes et ses musiques qui changent des Disney classiques.
Mais « Coco » ne nous questionne pas seulement sur la mort, mais aussi sur l’abandon, les sacrifices, la famille, la volonté d’atteindre son but, bref des thématiques adultes et qui renvoient énormément à notre vécu. Ainsi les adultes apprécieront probablement plus « Coco » que les plus jeunes (qui passeront un très bon moment tout de même). Et puis pour un amateur de musique, le message sur ce qu’elle représente est beau.
« Coco » traite tous ces sujets avec intelligence, sans jamais dans le niais ou le larmoyant, dommage que le rythme un peu trop effréné empêche le spectateur de se poser un peu plus, dommage également que l’univers mexicain ne soit pas plus approfondi (contrairement à « La légende de Manolo » dont je parlais plus haut qui nous plongeait dans les légendes Mexicaines).
Mais qu’importe, on prend vraiment du plaisir à suivre ce nouveau Disney, qui en nous parlant de la mort nous donne une belle leçon de vie et Pixar de confirmer qu’ils sont doués pour susciter l’émotion, particulièrement chez les plus grands.