Pour beaucoup Coco constitue une remontée pour le studio Pixar ; Vice-Versa donnant le la à une génération qu’on avait délaissé après Toy Story 3. Pourtant Coco, au contraire de pas mal de Pixars, m’a laissé de marbre.
La cœur même du scénario et sa stupide hypothèse d’une rancœur familiale envers la musique m’a parut superficiel et difficilement crédible ; surtout quand le secret sème l’imbroglio dans une famille peu soucieuse de connaître sa véritable histoire.
Alors forcément j’ai eu du mal à encaisser celle du petit Miguel, et j’avoue que la génération des vieux donne sacrément envie de ruer dans les brancards. Interdire la musique ok, mais donnez moi alors des raisons valables. Au final on est donc content que le gamin s’éloigne de cette famille malfaisante et peu encourageante pour se plonger dans la culture mexicaine et de sa vision de l’au-delà.
Si beaucoup vantent la beauté du décor, Pixar n’a rien inventé car La Légende de Manolo était déjà passé par là. L’allusion à la mort est tout autant peu assumée que dans le précédent film. Peut-être que Pixar authentifie plus l’importance du souvenir, mais personne n’ose vraiment évoquer la mort de façon frontale : la mort au Mexique c’est cool !
Le hic c’est qu’en plus d’un déjà vu et d’une famille chiante, j’ai flairé le scénario très rapidement, il m’a fallut deux secondes pour comprendre toute l’histoire d’un personnage en particulier. J’ai donc attendu patiemment que le petit Miguel la découvre lui aussi. Ce détail ne va clairement pas dans mes penchants anti-secret de famille, qui ont le don de me hérisser les poils, on aurait évité tous les quiproquos et les lourdeurs peu crédibles sur la musique.
Du coup je débarque dans le monde des morts en sachant toute l’histoire d’une famille pénible. Alors certes Pixar sait rendre son fond toujours juste, mais moi la Coco ne m’a pas fait pleurer. Le souvenir semble être l’artefact de ce Pixar mais j’ai relevé pas mal d’incohérences, notamment sur le mort qu’on oublie.
Je n’ai pas accroché à la forme, car déjà fait avec Manolo qu’on ne cite pas beaucoup ; un scénario très vite déroulé (c’est de ma faute, les ficelles ça me connaît), une musique facile mais surtout, plus surprenant pour un Pixar, un manque total d’émotion pour ma part.
Même si il faut reconnaître que le studio s’est penché sur une culture des morts peu commune, entre tradition et hommage, la couleur et l’esprit de famille joyeuse pour fêter les morts, bien différent de ce que l’on connaît ici ; les corps squelettiques rappelant les débuts du mouvement du dessin animé chez Disney ; pourtant la culture mexicaine reste cantonnée à de grandes figures connues, que ce soit musicales ou picturales, sans volonté de creuser plus loin la richesse du pays.
Pour moi Coco ne ressuscite qu’à la fin, dans le souvenir d’une vieille dame, imposant donc ce sentiment d’arriver trop tard et de ne pas avoir insufflé quelque chose de plus profond tout au long du film.