Coco finit bien

[Remarques générales. Je n'ai pas envie de juger et noter des films que je n'ai vus qu'une fois, souvent avec peu de connaissance du contexte de production. Je note donc 5 par défaut, et 10 ou 1 en cas de coup de cœur ou si le film m'a particulièrement énervé. Ma « critique » liste et analyse plutôt les éléments qui m'ont (dé)plu, interpellé, fait réfléchir, ému, etc. Attention, tout ceci sans égard pour les spoilers !]

Je vais faire bref, de toute façon ce film ne manque pas de critiques !

Tout ce que j'avais entendu sur Coco, outre le pitch, avant d'assister au film, était qu'il osait traiter le thème de la mort dans un film pour enfants. C'est vrai, mais le prétexte du Día de los Muertos édulcore fortement le sujet, dont le traitement n'a pas grand-chose de subversif (je ne dis pas qu'il aurait dû l'être !). Le royaume des morts ressemble à n'importe quel monde imaginaire des Pixar, déclinable un peu à l'infini. (J'avais trouvé et trouve encore la mort autrement plus violente dans Bambi !)

Le thème désamorcé de la mort en général se concentre alors plus précisément sur le thème de la mémoire, étroitement lié à celui de la transmission, lequel rencontre le dernier thème développé par Coco, celui de l'individualité à l'intérieur de la famille. Le personnage principal, Miguel, veut devenir musicien mais sa famille un peu fusionnelle (« la famille, c'est ce qu'il y a de plus important) s'y oppose (« pour son bien »). Piégé dans le monde des morts, Miguel a besoin de la bénédiction de sa famille décédée pour repartir, mais celle-ci lui oppose le même interdit. Un schéma très classique, dont j'ai apprécié qu'il se résolve par un happy end (ce qui me semble réservé aux films pour enfants, et j'aimerais bien que des films pour adultes donnent aussi ce modèle !) : dans un double mouvement vers l'autre, la famille de Miguel accepte la passion de l'enfant, qui lui comprend l'importance de sa place dans cette famille où il est aimé. Particulièrement sensible à cet ensemble de thèmes ces temps-ci, le film m'a fortement ému à plusieurs reprises, dans un sens ou dans l'autre, et j'étais un peu ravagé en sortant.

Le scénario est un scénario Disney/Pixar sans surprises. Je regrette un peu d'être trop habitué pour me laisser embarquer par une intrigue dans laquelle il n'aurait pas été désagréable d'être entraîné. Malheureusement, une fois tous les personnages présentés, j'avais deviné la structure de l'histoire, et au début de chaque nouvelle péripétie, je pouvais dire comment elle allait se résoudre. Heureusement, il y a quelque chose à quoi j'avais oublié de penser, et j'en suis bien content, parce que grâce à cela la dernière image du film m'a pris par surprise, surprise qui a rapidement viré en authentique émotion.